Dans son dedans

10.2.11

image Elimés, érodés par le dehors, trop de vent, de bourrasques à éviter, vaut mieux creuser le dedans. Enfin c’est ce qu’on se dit. Que c’est mieux le dedans, bat trop fort le dehors. Se recroqueviller c’est mieux, cultiver l’intérieur, paraît qu’on est beau à l’intérieur. Alors, on descend sans cordée, spéléo de l’intime, la gravité nous épargne, on est hors du monde mais dans son monde. Sur les parois on glisse, aucune entrave apparente, c’est sombre mais c’est calme, sans contradiction pour faire aspérité.

Très vite parvenus au creux, on se fait complaisance. On s’épargne de tout. En fait, on s’en fout. On est bien dans la tourbe, personne à la rescousse, on peut patauger autant qu’on veut. On est bien dans le dedans du dedans. Plus de zone corporelle à observer, on est seul dans son dedans. Le dehors n’existe plus ou très peu, juste l’essentiel pour observer et alimenter son dedans. Au plus près de, dispensés de protocoles, évadés des conventions, comme dans la bulle originelle.

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