La rue est à la rue

16.11.18

La rue sait désormais que les fins de mois difficiles commencent dès le cinq. Je le vois à ses fenêtres basses. A ce vent en fin de compte qui l’abrutit mais aussi à son trottoir triste et miné de petites bombes en forme de rejets. La rue est à la rue. Criblée de dettes envers l’homme qui la traverse. Elle boucle ses affaires avec peine. Elle a beau s’agiter, elle ne s’en sort pas. La vie de la rue est trop rude, trop bétonnée, rêche et pauvre. Dans son for intérieur, elle sait qu’elle n’a plus que ses agios pour pleurer.

Dans le même tiroir