L'homme de peu XVI

18.1.22

XVI

On attend les anniversaires
qui font la pluie sur nos joues
et revenir la tendresse oubliée
dans des sables mouvants.

On cherche tes pas dans les allées,
ébranlés par l’atavisme,
ton corps brisé dans le miroir
que ton œil suit dans le noir.

Sous les débris de verre,
nos cœurs harnachés au vide,
on croit aux fantômes
quand la tempête se lève.

On est effarés d’être,
des descendants de peu,
penchés sur ton visage
à compter les coups des années.

On oublie les silences
dans les volutes de cendres,
dans le bruit on s’agenouille
devant le granit scintillant.

Face à l’homme de terre fragile,
aux traits oubliés de l’aïeul,
à la voix qui s’évanouit
dans nos souvenirs de brume,

on fait suivre nos vies.

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