tag:blogger.com,1999:blog-13819451410921253142024-03-16T09:53:01.186+01:00Fut-il ou versa t'il dans la facilité ? Les satisfactions que j'ai cherchées pour combler une vie, un vide, une nostalgie et que j'ai obtenues ont réussi parfois, mais si peu, à masquer le malaise existentiel.
[ Eugène Ionesco ]Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comBlogger2210125tag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-71350372575087019032024-03-16T09:52:00.001+01:002024-03-16T09:52:08.466+01:00Accords <div style="text-align: justify;">Les quelques accords à la guitare sèche que tente de réaliser mon voisin vont bien avec l’humeur du matin. Les cordes résonnent dans la rue ; à s’y pencher, on pourrait croire la mélodie issue des gros fils électriques qui la traversent. <br />Le son est grave et le dandinement des fils, synchronisé et entretenu par un petit vent sans prétention, fait presque oublier les fausses notes. Si je devais intituler ce moment, j’opterais pour Gamme électrique sur matin sec.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-58619589779908997872024-03-14T17:30:00.002+01:002024-03-14T17:30:19.841+01:00Noir<div style="text-align: justify;">Le couloir sent le salpêtre et le noir qui monte sur les murs de l’escalier n’a rien à envier à la migraine du vieux monsieur. Son front parle et perle. On peut y écouter une mémoire ancienne, à chaque froncement son histoire. Millefeuille de noir et de poussières. </div><div style="text-align: justify;">Bonsoir, vieux monsieur, ne faudrait-il pas repeindre la cage d’escalier ? Qu’en dit ce noir sous vos yeux ?</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-28161171977274447562024-03-09T18:00:00.007+01:002024-03-09T18:03:13.085+01:00Courbé<div style="text-align: justify;">Le vieux monsieur est courbé. Il regarde ses pieds. Ne peut lever la tête plus haut que mon torse. Nos discussions sur le palier sont courtes. Me parler sans pouvoir croiser mon regard l’accable. M’adresser à la pointe d’un crâne me gêne. </div><div style="text-align: justify;">Le vieux monsieur est courbé. Marmonne sur ses chaussures. Inintelligible vieillesse. J’acquiesce ou hoche la tête, demande si tout va bien ou parle du temps qu’il fait. Je me baisse, cherche sous ses cheveux blancs une lueur, le salue. Il me salue. J’entrevois alors dans ses yeux la couleur rieuse du désespoir.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-29022990354774173942024-03-06T17:33:00.003+01:002024-03-06T17:33:19.549+01:00Un sourire dans la rue<div style="text-align: justify;">On attrape un sourire dans la rue. Un œil roule et un peu de joie se relève. Contact et passe. On garde le sourire pour soi. De loin en loin, on sait l’automne sous les paupières, la suée des montées, la courbure maligne des lèvres. Si la mémoire ne piège pas le chemin, on l’aura ajouté à la collection des vieux sourires, pour qui voudra les saisir.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-85602681131097353592024-03-02T17:11:00.002+01:002024-03-02T17:11:16.438+01:00Petits pas<div style="text-align: justify;">Petits pas dans l’escalier. Toux sur le palier. Silence. À nouveau les pas, glissés, pesés. Pas d’attaque aux talons. Des pas de chaussures légères, à semelles molles. La descente bien que lente reste souple et régulière. La toux s’emballe, les pieds glissent. L’homme piétine devant ma porte. Raclement de gorge, reprise du corps. La toux glisse, les pieds s’emballent. Petits pas, les marches dans l’escalier s’éloignent. Il les prend avec lui. Cahots et gorge, prudence et équilibre, tout à sa tête. Le vieux monsieur du deuxième est sorti.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-42252182935348649082024-02-20T17:37:00.005+01:002024-02-20T17:37:34.365+01:00Dans ce vide<div style="text-align: justify;">La fenêtre est entrebâillée. Dans ce vide, tu passes comme un courant d’air. Lèves les bras, creuses le ventre, un temps ta respiration coupée. Te voilà dehors, tu ventiles, parais de la même consistance que le ciel et la terre. Tes pensées sont des ressorts dans les nuages. Ton corps est absent. Seule ta tête, tête là en premier, partout, s’étale nébuleuse à regarder le trottoir, l’incongruité du trottoir. Ça suinte et grince en bas. Tu n’y es plus. Tu serais léger comme la mort si tu connaissais son poids. La fenêtre claque. Tu sursautes, mal à dos, étau et masse, les pieds pris dans le rêve.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-27036696909384470172024-02-14T17:44:00.003+01:002024-02-14T17:44:33.424+01:00Le bel ennui<div style="text-align: justify;">Il vient, le bel ennui. Ce genre d’ennui qui fait lever le nez et qui, le reste du temps, sur le dos forme comme une bosse. Vient, revient heureux avec son lot de contemplations, sa part de rêve et de ciel. Ça travaille là-dedans. Depuis le dos, se redresse dans la tête. L’ennui léger, de belle facture. La bulle ! Malgré la bosse, malgré le trop plein qu’il laisse quand il repart.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-14038821609002302222024-02-10T17:04:00.003+01:002024-02-10T17:04:22.798+01:00Tu ne reconnais plus les jours<div style="text-align: justify;">Tu ne reconnais plus les jours. Dimanche avec mercredi disent bonjour à hier, ce jeudi ensoleillé. Tu ne reconnais plus les heures. Elle ne sont que des pages non numérotées entre deux froissements de la mémoire. Blanc. </div><div style="text-align: justify;">Tu ne reconnais plus, ni les jours ni les heures. Vingt-cinq heures du soir de la veille. Quand on te demande, tu plaisantes pour détourner l’attention. Comme un enfant qui apprend à compter.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-34694183462037092172024-02-04T17:37:00.004+01:002024-02-04T17:37:40.693+01:00Avec des caprices d’enfants<div style="text-align: justify;">Tu marches avec des caprices d’enfants. L’un, derrière toi, frotte ses pieds sur le pavé, pour un peu s’y jetterait. Sa mère le tire par le bras, remonte ses genoux, frotte le pantalon, soupire. L’autre, devant, accélère puis ralentit, son père gronde. Tu évites l’enfant pour ne pas le renverser ; il te regarde sans rien dire, secoue la tête avec une frénésie que tu te surprends à envier. Le père lance vers toi un sourire d’excuses. Le premier te dépasse suivi de la mère au trot, rattrape le second, prend sa main et tous les deux se mettent à courir en criant d’un même entrain. </div><div style="text-align: justify;">Tu t’arrêtes, les caprices s’éloignent, avec eux un creux dans ton ventre. Ils te laissent avec une envie de crier et de rouler par terre mais tu n’en fais rien. Tu souris sans joie en dodelinant de la tête.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-16384492939820145972024-01-31T18:15:00.006+01:002024-01-31T18:15:40.673+01:00Vous vous aimez<div style="text-align: justify;">Tu ne sais pas ce qui te retient au fauteuil. Tu penses à la fatigue et elle pense à toi. Au fond, vous vous aimez. </div><div style="text-align: justify;">Le livre se termine, la page de fin se déplie comme une main sur l’accoudoir pour te hisser. Te lever avant la chute n’aurait pas de sens. Si le sens a encore du sens. </div><div style="text-align: justify;">Tu vois ton corps s’affaisser à mesure que glisse le livre. S’il tombe, tu tombes.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-69189022781094895882024-01-28T17:53:00.003+01:002024-01-28T17:53:25.241+01:00Une trace dans l’air deplacé<div style="text-align: justify;">Tu avances dans la ville. Derrière toi, tu laisses une trace dans l’air déplacé. Une odeur, un son, un reflet, une onde. Ta silhouette réduite à quelques gouttelettes, elles-mêmes réduites à une poignée d’atomes, lesquels s’évanouissent. Les autres prennent ça dans la figure. Courant d’une vapeur, bruit parmi les bruits, rien, tout juste un éclat dans leurs pupilles. Ils traversent un passé qui ne sera jamais souvenir. Un chien pourtant semble y renifler quelque chose. Ton passage, l’acre de ton corps, un dépôt que lui seul décèle. Quelque chose qui revient ou plutôt, ne lui revient pas. Il aboie.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-36526936660128481022024-01-26T12:02:00.000+01:002024-01-26T12:02:05.854+01:00De larges bandes<div style="text-align: justify;">La matinée a de larges bandes pour s’étaler. Elle en profite, abrutie dans son reste de nuit. Tu l’accompagnes, ensommeillé, comptant les heures sans substances. Une fenêtre, un soupir, une fenêtre, un soupir…</div><div style="text-align: justify;">Personne ne le voit mais dans ton absence de gestes, tu enroules ses larges bandes autour de toi, pour t’en faire un costume de matinée. Tu jouerais presque à l’aristocrate mais tu as froid.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-27337968018188757852024-01-23T17:54:00.002+01:002024-01-23T17:54:09.225+01:00À sang froid <div style="text-align: justify;">Tu es un animal à sang froid. Serpent sans sonnette, dans ton corps l’humeur d’un fauve. Voilà, tu es un serpent à tête de lion, tsss du venin plein les crocs. </div><div style="text-align: justify;">Il aura fallu épuiser le rêve, retourner la crinière puis activer la sonnette pour enfin te réveiller. Tsss, tu es un animal qui rêve encore, tu en tires une certaine réassurance. La nuit peut continuer à parler.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-18051405319092393422024-01-18T17:58:00.003+01:002024-01-18T17:58:25.395+01:00Au fond du sac<div style="text-align: justify;">Tu fouilles dans le fond de ton sac, en sors poussières et épluchures de vie. Tu t’arrêtes et comptes le temps qui sépare deux vieux tickets de caisse.</div><div style="text-align: justify;">Tant de jours dans un sac, d’heures tombées dans l’oubli. Tant, que cela paraît irréel. Tu froisses le premier ticket, fais du papier fin une petite boule qui roule entre tes doigts. </div><div style="text-align: justify;">Le soir descend faire sa soupe. Tu avises le second ticket, la date et l’heure, tu le lisses longuement sur la table. Un soupir devrait te prendre mais tu le retiens.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-51242419294839201502024-01-13T12:00:00.003+01:002024-01-13T12:00:23.014+01:00Mine<div style="text-align: justify;">Tu dis qu’enfant, on ne t’avait pas vendu ce futur. Tu tailles un crayon et tu penses à la mine et à sa polysémie. T’en tires une mine ! Assis là, à la table de lecture, en train de faire coïncider souvenirs et advenus. </div><div style="text-align: justify;">Tu sais bien qu’il y a plus malheureux que toi, t’es pas à la mine ! Tu souris, reposes le crayon, souffles sur les rognures de bois. Elles retombent lentement, bien où elles veulent, déjà tout à leur futur.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-68687953347884118002024-01-07T12:30:00.005+01:002024-01-07T13:11:51.166+01:00Tu entends le vent secouer la vitre<div style="text-align: justify;">Tu entends le vent secouer la vitre. La fenêtre de son vieux bois craque.</div><div style="text-align: justify;">L’hiver étale sa petite mélancolie. Il suffirait de souffler, entre deux pages lever la tête pour écouter ce qu’ont à dire le bois, la vitre et le vent.</div><div style="text-align: justify;">Tu pourrais sortir du livre, rendre le jour moins gris, en tirer un poème, un cri de vent et de bois. </div><div style="text-align: justify;">Mais, tu entends le vent secouer la vitre. Rien que l’écho du vide dans le chambranle. Du vent sur une vitre. Du bois qui meurt. À quoi bon.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-8822212333936186672024-01-03T18:26:00.004+01:002024-01-03T18:26:33.845+01:00Oh rien de sanglant <div style="text-align: justify;">La nuit a sorti son couteau à lame froide. Sur la joue, tu la sens se pointer avec sa musique de mauvais téléfilm. Un pas n’attrapera pas l’autre, tu te dis : tant qu’il y a équilibre !</div><div style="text-align: justify;">Tu traines avec cette odeur de viande hachée. La lame en suspension, un coupe-gorge au coin de la rue. Oh rien de sanglant ! Juste un petit poids sur ta carne.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-54235508280756749342023-12-30T12:02:00.001+01:002023-12-30T12:02:15.233+01:00Lectures 2023<div>LECTURES 2023 : je ne sais pas trop à quoi sert ce genre de liste mais puisque je l’ai faite, la voici :</div><div><br /></div><div>JANVIER</div><div>▪️ Jacques Roubaud, Quelque chose noir</div><div>▪️ Jean-Baptiste Pedini, Suivre l’océan </div><div>▪️ Louis-René des Forêts, les Mégères de la mer</div><div>▪️ Mila Tisserant, Contre-fugue</div><div>▪️ Henri Michaux, Façon d’endormi, façons d’éveillé </div><div>▪️ Henri Michaux, Voyage en grande Garabagne </div><div>▪️ Herman Melville, Bartleby</div><div>▪️ Jean-Claude Pirotte, Plein emploi</div><div>▪️ Damages, Christian Viguié</div><div>▪️ Guillevic, Art poétique </div><div><br /></div><div>FÉVRIER </div><div>▪️ Michele Desbordes, le commandement</div><div>▪️ Milène Tournier, Ce que m’a soufflé la vie </div><div>▪️ Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal</div><div>▪️ Nada Issa, -mnésie </div><div>▪️ Antoine Emaz, Caisse claire</div><div>▪️ Michel Bourçon, Mélancolie des confins</div><div>▪️ William Cliff, America </div><div>▪️ Jean-François Mathé, Chemin qui me suit </div><div><br /></div><div>MARS </div><div>▪️ Sabine Huynh, Elvis à la radio</div><div>▪️ Cesare Pavese, Travailler fatigue La mort viendra et elle aura tes yeux </div><div>▪️ Guy Goffette, Paris à ma porte </div><div>▪️ Michele Desbordes, le commandement </div><div>▪️ Herman Hesse, Demian</div><div>▪️ Léa Nagy, Le chaos du spectacle</div><div>▪️ Michaël Glück, Tournant le dos</div><div>▪️ Michaël Glück, Mensch</div><div>▪️ Laurence Vielle, billets d’où</div><div><br /></div><div>AVRIL</div><div>▪️ Cormac Mc Carthy, La route</div><div>▪️ Anne Sexton (Sabine Huynh), Transformations</div><div>▪️ Marie-Philippe Joncheray, J’avance dans votre labyrinthe</div><div>▪️ Charlotte Mont-Reynaud, Naître encore</div><div>▪️ Charles Bukowski, Contes de la folie ordinaire</div><div>▪️ Christian Viguié, Ballade du vent et du roseau</div><div>▪️ Serge Prioul, Parler au monde</div><div>▪️ Pierre Autin-Grenier, Les radis bleus</div><div><br /></div><div>MAI</div><div>▪️ Samuel Beckett, Molloy</div><div>▪️ Séverine Chevalier, Chronique judiciaire</div><div>▪️ Guy Goffette, Geronimo a mal au dos,</div><div>▪️ Claire Massart, Récif ou la peau de l’eau</div><div>▪️ Samuel Beckett, Malone meurt</div><div>▪️ Pierre Michon, Les deux Beune</div><div>▪️ Samuel Beckett, L’innommable </div><div>▪️ Samuel Beckett, En attendant Godot</div><div>▪️ Samuel Beckett, Fin de partie </div><div><br /></div><div>JUIN</div><div>▪️ Samuel Beckett, Oh les beaux jours</div><div>▪️ Richard Brautigan, La Pêche à la truite en Amérique </div><div>▪️ Richard Brautigan, Sucre de pastèque </div><div>▪️ Christian Viguié, Nature morte avec page planche, ombre et corbeaux </div><div>▪️ Samuel Beckett, Poèmes, suivi de mirlitonnades</div><div>▪️ Philippe Annocque, Rien (qu’une affaire de regard)</div><div>▪️ Alexandre Labruffe, Chroniques d’une station-service </div><div>▪️ Richard Brautigan, C’est tout ce que j’ai à déclarer</div><div><br /></div><div>JUILLET </div><div>▪️ Samuel Beckett, Murphy</div><div>▪️ Antoine Emaz, Erre</div><div>▪️ Stéphane Bernard, Sole povero</div><div>▪️ Jose-Luis Borges, Le livre de sable</div><div>▪️ Stéphane Bernard, Combattant varié</div><div>▪️ Emmanuel Echivard, Avec l’ombre </div><div><br /></div><div>AOÛT </div><div>▪️ Herman Melville, Moby Dick</div><div>▪️ Samuel Beckett, Watt</div><div>▪️ Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu, suivi de L’instinct de ciel</div><div>▪️ Samy Langeraert, Les deux dormeurs</div><div>▪️ Guillaume Siaudeau, Lundi mon amour</div><div>▪️ Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit 1/2</div><div><br /></div><div>SEPTEMBRE </div><div>▪️ Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit 2/2</div><div>▪️ Samuel Beckett, Mercier et Camier</div><div>▪️ Maxence Amiel, Par la fenêtre tardive</div><div>▪️ Luis Sepúlveda, L’ombre de ce que nous avons été</div><div>▪️ Laurent Mauvignier, Autour du monde</div><div>▪️ Dominique Fabre, Une enfance</div><div><br /></div><div>OCTOBRE</div><div>▪️ Samuel Beckett, Nouvelles et Textes pour rien</div><div>▪️ Cathy Jurado, Intérieur nuit</div><div>▪️ Pascal Guignard, Villa Amalia</div><div>▪️ Samuel Beckett, Le Dépeupleur</div><div>▪️ Samuel Beckett, La Bande suivi de Cendres</div><div>▪️ Caroline Diaz, Comanche</div><div>▪️ Samuel Beckett, Premier amour</div><div>▪️ Eugène Savitzkaya, Fraudeur</div><div>▪️ Eugène Savitzkaya, Marin mon cœur</div><div>▪️ La folie du jour, Maurice Blanchot</div><div><br /></div><div>NOVEMBRE</div><div>▪️ Laurent Margantin, Le Chenil</div><div>▪️ Pierre GONDRAN dit REMOUX, Les arbres indéfendables</div><div>▪️ Jean Echenoz, Ravel</div><div>▪️ Samuel Beckett, Bande et sarabandes</div><div>▪️ Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit (1/2)</div><div>▪️ Pierre GONDRAN dit REMOUX, Réa</div><div>▪️ Samuel Beckett, Compagnie</div><div>▪️ Samuel Beckett, TÊTES-MORTES </div><div>▪️ Samuel Beckett, L’image</div><div><br /></div><div>DECEMBRE</div><div>▪️ Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit (2/2)</div><div>▪️ Dominique Boudou, mes pas sont mes vers</div><div>▪️ Eugène Savitzkaya, Fou de Paris</div><div>▪️ Georges Perec, W ou le souvenir de l’enfance</div><div>▪️ Jean-Christophe Belleveaux, Les lointains</div><div>▪️ Michel Bourçon, Matins de ciel et d’oiseaux</div><div>▪️ Pierre Bergounioux / Anaïs Tondeur, Steraspis speciosa / textes Voir l’abeille, le trèfle / photographies </div><div>▪️ Samuel Beckett, Mal vu mal dit</div><div>▪️ Samuel Beckett, Pas suivi de Fragments de théâtre I et II, Pochade radiophonique - Esquisse radiophonique</div><div>▪️ Sabine Péglion, Cet au-delà de l’ombre</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-9212980741994950342023-12-27T13:58:00.003+01:002023-12-27T13:58:16.214+01:00Plus rien<div style="text-align: justify;">Tu dis que plus rien ne vaut la peine. Que les dates sont dépassées. Tu ne sais pas très bien quand cela a commencé ni cela a réellement commencé ou bien a toujours existé. Qu’est-ce qui est dépassé ? Par qui ? Par quoi ? Pourquoi ? Est-ce le début ou la fin du grand questionnement ?</div><div style="text-align: justify;">Va savoir. Tu dis que personne ne sait. Qu’il faudrait aller savoir si on avait un peu plus de courage. Mais par où savoir ? Quel chemin, quel sens à donner ou prendre ?</div><div style="text-align: justify;">Puis tout à coup, un chocolat praliné à la noisette avec un café noir bien serré.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-5462409243773780382023-12-17T13:11:00.004+01:002023-12-17T13:12:43.331+01:00Tu dis qu’écrire<div style="text-align: justify;">Tu dis qu’écrire, c’est déjà être dans l’absence. Ton regard fixe un bout de mur. Tes yeux sont deux cailloux sur un lac qui par ricochets s’éloignent. Plus de corps, juste quelques mots flottant sur l’eau. Tu dis qu’écrire est un masque derrière lequel s’inventer : c’est là, la vraie disparition. Ton regard plonge et tu tombes de très haut sur le lac devenu mur.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-46371735139799458282023-12-13T18:33:00.001+01:002023-12-13T18:33:14.051+01:00Pensées joueuses<div style="text-align: justify;">Tu rentres et rassembles les restes de la journée en fixant le trottoir. Tes pensées joueuses sautent d’une sphère à l’autre, le peu côtoie le trop. Tu roules mentalement une cigarette, l’odeur de tabac sort de terre comme une invite. Le manque côtoie l’eau trouble qui court dans la rigole. Tu souris pour toi, une pensée plus drôle qu’une autre t’aura rattrapé avant la nuit.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-52280767555545682042023-12-09T17:09:00.001+01:002023-12-09T17:09:07.935+01:00Les heures sont élastiques<div style="text-align: justify;">Les heures sont élastiques. Chacun prend la sienne et la tend ; certains mollement, d’autres au maximum. Tu entends claquer ici une heure, là-bas tu en vois une autre dégouliner d’une fenêtre. </div><div style="text-align: justify;">Tu n’as plus d’heures. Tu te sens si vieux, le temps a filé loin sans toi. Clac. Disparu. Tu portes sur le visage la blessure des heures, à l’esprit le souvenir de l’élastique bandé. Les heures élastiques sont mortes.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-30004021455551398362023-12-06T17:39:00.001+01:002023-12-06T17:39:15.024+01:00Personne ne viendra éteindre<div style="text-align: justify;">Personne ne viendra éteindre le jour. Il le fait tout seul. Tu te dis ça comme si tu étais maître des réverbères. Un instant, ton esprit a cru, blotti sous les paupières, qu’il suffisait de cligner pour qu’ils s’allument un à un, les réverbères, ces petits témoins du jour qui s’éteint. Personne n’éteint ni ne rallume. Tu te dis ça dans le cliquetis qui précède le vrombissement de la flamme dans la chaudière.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-74356557810812081002023-12-02T10:18:00.002+01:002023-12-02T10:18:25.545+01:00Il t’arrive de penser<div style="text-align: justify;">Il t’arrive de penser que tu fais partie des murs, du sol, des meubles, élément parmi les autres éléments du théâtre de la maison ; partie des choses, des plus indispensables aux plus futiles, descendant ainsi l’échelle de l’utile à l’inutile jusqu’au plus con : toi. </div><div style="text-align: justify;">Et puis, d’autres jours, non, tu te sens libre, capable de regarder par la fenêtre et de plonger dedans, dans le ciel derrière, dans le grand tout. Un regain d’importance qui te ferait presque voler. Sans corps, juste avec l’esprit. </div><div style="text-align: justify;">Oui, il t’arrive de penser mais pas souvent.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1381945141092125314.post-72862062948138208942023-11-29T17:32:00.006+01:002023-11-29T17:32:52.756+01:00Goutte à goutte<div style="text-align: justify;">Tu regardes descendre le soir, goutte à goutte, dans l’assiette sale du jour. Rien ne s’oppose à la rêverie sinon ce chat miaulant vers quelques poussières, les pattes maladroites et le poil mal salivé. </div><div style="text-align: justify;">Tu ne regardes rien, en somme. Qui voit ce chat se perd dans son propre trou. Et tu te perds. Entre les gouttes qui ne sont même pas de vraies gouttes. Que du mou à donner au chat.</div>Christophe Sanchezhttp://www.blogger.com/profile/03977978411346138342noreply@blogger.com