Chère application - 11 juin

11.6.22

Chère application,

Samedi 11 juin. J’ai bien reçu ton dernier mail par lequel tu accusais réception de ma demande. Tu m’écris que tu le transfères aux personnes compétentes qui ne manqueront pas de m’apporter une réponse. Je lis ce message avec sa cohorte de personnes en copie – je suppose qu’il y en a d’autres des « en copie » mais que je ne les vois pas grâce à la fonction « copie cachée ». En attendant une réponse à ma demande, il faudra faire comme si je n’avais rien demandé. Continuer. Je compte. Dix-huit personnes sont dans la boucle, comme on dit. Dans la boucle, ça veut dire potentiellement à même de répondre à ma demande. Je visualise une boucle. C’est fermé, une boucle. Ça tourne en rond. Dix-huit. C’est beaucoup, je me dis. Ça ne doit pas aider pour prendre la décision de répondre (ou pas) à ma demande. 

Samedi 11 juin. La vie en entreprise, c’est souvent attendre. Attendre que quelqu’un sorte de la boucle. Se déboucle et donne une réponse à une demande. Simple, la demande. Mais elle doit passer par la boucle avant d’aboutir à une réponse. Parce qu’en définitive, personne ne sait qui doit répondre. Dans l’entreprise, on ne sait jamais vraiment qui fait quoi, qui décide, qui est en charge d’une éventuelle réponse. Alors, on attend et parfois même à force d’attendre, on oublie. 

Samedi 11 juin. 
Par quel chemin on oublie
Qui efface ou noie le souvenir
Qui brouille la piste de la mémoire 
Pour arriver à quelles fins. 

À demain, chère application.

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