Tocs et trilles

17.11.21

Masqué de très près à s’en faire ressortir les joues par-dessus l’élastique, un homme sort de sa voiture, la ferme d’un coup de télécommande. Bip puis écho de phares. Maintenant debout sur le trottoir, souffle et fait trembloter le papier du masque comme jouerait une fleur en tulle au bout de son bâton. Souffle puis met ses mains dans les poches, les ressort, les frotte l’une contre l’autre énergiquement. Ressort la télécommande, vérifie que les portières soient bien fermées, celle de devant, celle de l’arrière. Piétine un peu sur le pavé. Souffle dans son masque, se gratte l’arrière de la tête, se lave à nouveau les mains dans l’air. Rouvre la voiture. Bip puis écho de phares. Souffle, ouvre la portière, se penche, se relève puis referme. Bip, écho de phares, se gratte, agite les mains, vérifie les portières, piétine. S’arrête, attend. Fait le tour du véhicule.
Sur le balcon au-dessus de lui, un oiseau se pose sur la rambarde. Un trille, l’oiseau agite ses plumes, pique deux fois la peinture déjà écaillée. Un autre trille sonne le départ, il s’envole.
L’homme lève la tête, une larme s’échappe. Il part.

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