L'angoisse de noël se planque une nouvelle fois sous les livres et dans la mer. Le café est un piège à loup ou se diffuse en souffles longs, c'est selon. Selon qu'on ouvre et qu'on ferme des parenthèses sur les peaux.
C'est la huitième semaine du « morning » par la fenêtre. Deux strophes de quatre vers avec la contrainte de terminer par un vers court, un ou deux mots. Chaque « poème » est publié sur les réseaux sociaux. Un par jour. Voici les sept jours de la semaine 8. Ça ira de semaine en semaine, de jour en jour, de matin en matin… et puis une nuit, ça s'arrêtera.
Jeudi 24 décembre
Les livres serrés les uns Contre les autres se dis- Putent l’incipit d'un jour A qui évitera de conter Noël Les étagères en bois Se croient en sapin Et chopent les boules Quand brame Mille et Une Nuits |
Vendredi 25 décembre
Sac et ressac, au balcon Se pend un homme bar- Bu par tous ses pores Ho Ho Ho, oh ! Fiche-moi Le camp Pas un temps d’hiver A porter manteau rouge Col de fourrure et tout Le saint-frusquin à gaver Des oies |
Samedi 26 décembre
Le café est un piège à loup Muni de larmes d’Arabica Qui, distillées, tordent le cou Aux images molles de la Nuit Le perco crie son marc et casse Du sucre sur le dos du jour épris D’une aigrette rabougrie et bécas- Sonne pendue à l’heur où un geai La prendra |
Dimanche 27 décembre
Il n’est pas sept heures Qu’un aboiement vient Perturber la nuit dans Sa paresse du dimanche Mordue Deux clebs s’écharpent Pour un trapèze de vol- Aille qui fut fourrée tel Qu’il se veut de doigts Sales |
Lundi 28 décembre Le café coule sur une nuit D’astrakan en reniflant Le jour qui peine à ouvrir Les yeux sur la ville en- Dormie La peau du matin se traine Entre les rougeurs de feu L’odeur d’huile séchée au Vent du plaisir et la lune Douce |
Mardi 29 décembre
Le vent se pose et termine La nuit dans une trainée De cérulé et de pain chaud Qui donne au jour un goût D’épices Les ébouriffés recoiffent Leurs idées et goutent au Sel des bouches un éveil Tendu aux corps et au re- Tour prochain |
Mercredi 30 décembre
Le ciel semble ranger Dans un miroir confus Entre draps froissés Et gerbes de lavande Séchée Le jour étire ses jambes Et craque aux chevilles De la nuit une allumette Qui crépite sous l'atonie Du réverbère |
Huile - Toulouse _28/12/15 |