Lectures 2023

LECTURES 2023 : je ne sais pas trop à quoi sert ce genre de liste mais puisque je l’ai faite, la voici :

JANVIER
▪️ Jacques Roubaud, Quelque chose noir
▪️ Jean-Baptiste Pedini, Suivre l’océan 
▪️ Louis-René des Forêts, les Mégères de la mer
▪️ Mila Tisserant, Contre-fugue
▪️ Henri Michaux, Façon d’endormi, façons d’éveillé 
▪️ Henri Michaux, Voyage en grande Garabagne 
▪️ Herman Melville, Bartleby
▪️ Jean-Claude Pirotte, Plein emploi
▪️ Damages, Christian Viguié
▪️ Guillevic, Art poétique 

FÉVRIER 
▪️ Michele Desbordes, le commandement
▪️ Milène Tournier, Ce que m’a soufflé la vie 
▪️ Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal
▪️ Nada Issa, -mnésie 
▪️ Antoine Emaz, Caisse claire
▪️ Michel Bourçon, Mélancolie des confins
▪️ William Cliff, America 
▪️ Jean-François Mathé, Chemin qui me suit 

MARS 
▪️ Sabine Huynh, Elvis à la radio
▪️ Cesare Pavese, Travailler fatigue La mort viendra et elle aura tes yeux 
▪️ Guy Goffette, Paris à ma porte 
▪️ Michele Desbordes, le commandement 
▪️ Herman Hesse, Demian
▪️ Léa Nagy, Le chaos du spectacle
▪️ Michaël Glück, Tournant le dos
▪️ Michaël Glück, Mensch
▪️ Laurence Vielle, billets d’où

AVRIL
▪️ Cormac Mc Carthy, La route
▪️ Anne Sexton (Sabine Huynh), Transformations
▪️ Marie-Philippe Joncheray, J’avance dans votre labyrinthe
▪️ Charlotte Mont-Reynaud, Naître encore
▪️ Charles Bukowski, Contes de la folie ordinaire
▪️ Christian Viguié, Ballade du vent et du roseau
▪️ Serge Prioul, Parler au monde
▪️ Pierre Autin-Grenier, Les radis bleus

MAI
▪️ Samuel Beckett, Molloy
▪️ Séverine Chevalier, Chronique judiciaire
▪️ Guy Goffette, Geronimo a mal au dos,
▪️ Claire Massart, Récif ou la peau de l’eau
▪️ Samuel Beckett, Malone meurt
▪️ Pierre Michon, Les deux Beune
▪️ Samuel Beckett, L’innommable 
▪️ Samuel Beckett, En attendant Godot
▪️ Samuel Beckett, Fin de partie 

JUIN
▪️ Samuel Beckett, Oh les beaux jours
▪️ Richard Brautigan, La Pêche à la truite en Amérique 
▪️ Richard Brautigan, Sucre de pastèque 
▪️ Christian Viguié, Nature morte avec page planche, ombre et corbeaux 
▪️ Samuel Beckett, Poèmes, suivi de mirlitonnades
▪️ Philippe Annocque, Rien (qu’une affaire de regard)
▪️ Alexandre Labruffe, Chroniques d’une station-service 
▪️ Richard Brautigan, C’est tout ce que j’ai à déclarer

JUILLET 
▪️ Samuel Beckett, Murphy
▪️ Antoine Emaz, Erre
▪️ Stéphane Bernard, Sole povero
▪️ Jose-Luis Borges, Le livre de sable
▪️ Stéphane Bernard, Combattant varié
▪️ Emmanuel Echivard, Avec l’ombre 

AOÛT 
▪️ Herman Melville, Moby Dick
▪️ Samuel Beckett, Watt
▪️ Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu, suivi de L’instinct de ciel
▪️ Samy Langeraert, Les deux dormeurs
▪️ Guillaume Siaudeau, Lundi mon amour
▪️ Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit 1/2

SEPTEMBRE 
▪️ Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit 2/2
▪️ Samuel Beckett, Mercier et Camier
▪️ Maxence Amiel, Par la fenêtre tardive
▪️ Luis Sepúlveda, L’ombre de ce que nous avons été
▪️ Laurent Mauvignier, Autour du monde
▪️ Dominique Fabre, Une enfance

OCTOBRE
▪️ Samuel Beckett, Nouvelles et Textes pour rien
▪️ Cathy Jurado, Intérieur nuit
▪️ Pascal Guignard, Villa Amalia
▪️ Samuel Beckett, Le Dépeupleur
▪️ Samuel Beckett, La Bande suivi de Cendres
▪️ Caroline Diaz, Comanche
▪️ Samuel Beckett, Premier amour
▪️ Eugène Savitzkaya, Fraudeur
▪️ Eugène Savitzkaya, Marin mon cœur
▪️ La folie du jour, Maurice Blanchot

NOVEMBRE
▪️ Laurent Margantin, Le Chenil
▪️ Pierre GONDRAN dit REMOUX, Les arbres indéfendables
▪️ Jean Echenoz, Ravel
▪️ Samuel Beckett, Bande et sarabandes
▪️ Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit (1/2)
▪️ Pierre GONDRAN dit REMOUX, Réa
▪️ Samuel Beckett, Compagnie
▪️ Samuel Beckett, TÊTES-MORTES 
▪️ Samuel Beckett, L’image

DECEMBRE
▪️ Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit (2/2)
▪️ Dominique Boudou, mes pas sont mes vers
▪️ Eugène Savitzkaya, Fou de Paris
▪️ Georges Perec, W ou le souvenir de l’enfance
▪️ Jean-Christophe Belleveaux, Les lointains
▪️ Michel Bourçon, Matins de ciel et d’oiseaux
▪️ Pierre Bergounioux / Anaïs Tondeur, Steraspis speciosa / textes Voir l’abeille, le trèfle / photographies 
▪️ Samuel Beckett, Mal vu mal dit
▪️ Samuel Beckett, Pas suivi de Fragments de théâtre I et II, Pochade radiophonique - Esquisse radiophonique
▪️ Sabine Péglion, Cet au-delà de l’ombre
  • 30.12.23

Plus rien

Tu dis que plus rien ne vaut la peine. Que les dates sont dépassées. Tu ne sais pas très bien quand cela a commencé ni cela a réellement commencé ou bien a toujours existé. Qu’est-ce qui est dépassé ? Par qui ? Par quoi ? Pourquoi ? Est-ce le début ou la fin du grand questionnement ?
Va savoir. Tu dis que personne ne sait. Qu’il faudrait aller savoir si on avait un peu plus de courage. Mais par où savoir ? Quel chemin, quel sens à donner ou prendre ?
Puis tout à coup, un chocolat praliné à la noisette avec un café noir bien serré.
  • 27.12.23

Tu dis qu’écrire

Tu dis qu’écrire, c’est déjà être dans l’absence. Ton regard fixe un bout de mur. Tes yeux sont deux cailloux sur un lac qui par ricochets s’éloignent. Plus de corps, juste quelques mots flottant sur l’eau. Tu dis qu’écrire est un masque derrière lequel s’inventer : c’est là, la vraie disparition. Ton regard plonge et tu tombes de très haut sur le lac devenu mur.
  • 17.12.23

Pensées joueuses

Tu rentres et rassembles les restes de la journée en fixant le trottoir. Tes pensées joueuses sautent d’une sphère à l’autre, le peu côtoie le trop. Tu roules mentalement une cigarette, l’odeur de tabac sort de terre comme une invite. Le manque côtoie l’eau trouble qui court dans la rigole. Tu souris pour toi, une pensée plus drôle qu’une autre t’aura rattrapé avant la nuit.
  • 13.12.23

Les heures sont élastiques

Les heures sont élastiques. Chacun prend la sienne et la tend ; certains mollement, d’autres au maximum. Tu entends claquer ici une heure, là-bas tu en vois une autre dégouliner d’une fenêtre. 
Tu n’as plus d’heures. Tu te sens si vieux, le temps a filé loin sans toi. Clac. Disparu. Tu portes sur le visage la blessure des heures, à l’esprit le souvenir de l’élastique bandé. Les heures élastiques sont mortes.
  • 9.12.23

Personne ne viendra éteindre

Personne ne viendra éteindre le jour. Il le fait tout seul. Tu te dis ça comme si tu étais maître des réverbères. Un instant, ton esprit a cru, blotti sous les paupières, qu’il suffisait de cligner pour qu’ils s’allument un à un, les réverbères, ces petits témoins du jour qui s’éteint. Personne n’éteint ni ne rallume. Tu te dis ça dans le cliquetis qui précède le vrombissement de la flamme dans la chaudière.
  • 6.12.23

Il t’arrive de penser

Il t’arrive de penser que tu fais partie des murs, du sol, des meubles, élément parmi les autres éléments du théâtre de la maison ; partie des choses, des plus indispensables aux plus futiles, descendant ainsi l’échelle de l’utile à l’inutile jusqu’au plus con : toi. 
Et puis, d’autres jours, non, tu te sens libre, capable de regarder par la fenêtre et de plonger dedans, dans le ciel derrière, dans le grand tout. Un regain d’importance qui te ferait presque voler. Sans corps, juste avec l’esprit. 
Oui, il t’arrive de penser mais pas souvent.
  • 2.12.23