VII
Seule la terre se souvient
de toi l’homme de peu,
des journées abattues
sous un ciel tendu de muscles.
Le labeur assomme les pensées,
plus rien n’affleure que le présent
à donner le fruit aux maisons
des gouvernants qui exigent
de toi la douleur sur les cailloux,
de toi le meilleur de la force,
de toi la parfaite servilité,
de toi le corps au mépris du chef.
Tu en as sarclé des tertres d’argile
sous un soleil qui écrase la tête
pour que naisse la couleur du vin
à vider dans la gorge des grands.
Porteur d’eau bleue,
chercheur d’or en toc
pour la gloire d’un parterre
d’hommes sans compassion,
d’esclavagistes à la chaîne
installés à des chaires d’orgueil
pour qui être et jouir se résument
à produire de la tonne
sur le dos des comme toi.