( Le titre de cette série est emprunté à "L'homme de peu" : recueil de poèmes de Jean-Claude Tardif publié aux éditions La Dragonne, 2002 )
Percée par une lumière trop crue,
la mer frémit au survol de l’oiseau.
Une chair de houle te surprend
redoutant la vague puis le silence,
cette larme déposée sur ta peau
entre battements d’ailes et d’écume,
entre l’instant fixé et sa fuite,
entre la lumière, la mer et toi.
la mer frémit au survol de l’oiseau.
Une chair de houle te surprend
redoutant la vague puis le silence,
cette larme déposée sur ta peau
entre battements d’ailes et d’écume,
entre l’instant fixé et sa fuite,
entre la lumière, la mer et toi.
( Le titre de cette série est emprunté à "L'homme de peu" : recueil de poèmes de Jean-Claude Tardif publié aux éditions La Dragonne, 2002 )
( Le titre de cette série est emprunté à "L'homme de peu" : recueil de poèmes de Jean-Claude Tardif publié aux éditions La Dragonne, 2002 )
Parfois l’instant est si fragile qu’il parle une autre langue.
Pour le saisir, il faudrait d’autres mots que les siens, un vocabulaire à cordes que l’on pourrait frotter, une musique avec des notes aussi rondes qu’affûtées.
Mais tout verbe est lent, isolé dans son sens premier. A peine émis il est démis, achevé par sa propre vanité quand il s’agit comme ici d’un instant qui s’enfuit.
Pour le saisir, il faudrait d’autres mots que les siens, un vocabulaire à cordes que l’on pourrait frotter, une musique avec des notes aussi rondes qu’affûtées.
Mais tout verbe est lent, isolé dans son sens premier. A peine émis il est démis, achevé par sa propre vanité quand il s’agit comme ici d’un instant qui s’enfuit.
Le silence suit la lumière qui scintille sur la bande de terre entre les étangs. Elle forme une guirlande et ses éclats alternent, du rouge au blanc des phares qui glissent sur l’eau.
Derrière la vitre, un enfant figé découpe les séquences dans la buée, guette l’arythmie des feux dans le bruit des moteurs qui trouble le silence.
Le calme, les lumières sur la route ou le grondement des voitures, rien de tout cela ne dit vraiment qu’il existe.
Derrière la vitre, un enfant figé découpe les séquences dans la buée, guette l’arythmie des feux dans le bruit des moteurs qui trouble le silence.
Le calme, les lumières sur la route ou le grondement des voitures, rien de tout cela ne dit vraiment qu’il existe.
Le jour enfile ses pantoufles, range ses godillots d’hiver bien alignés dans le placard, juste en-dessous du cintre qui, bec levé, accueille son manteau.
Il se prépare un thé aux fruits rouges avant de déplier le ciel pour la nuit.
Rien ne doit être laissé au hasard des nuages. Ils ont trop tendance à foutre le bazar.
Il se prépare un thé aux fruits rouges avant de déplier le ciel pour la nuit.
Rien ne doit être laissé au hasard des nuages. Ils ont trop tendance à foutre le bazar.
Trente-et-unième Google News Story et ce sera la dernière.Voilà un mois, je décidais de m’imposer cette contrainte : écrire tous les matins sur les cinq premiers titres de l’actualité du jour extraits de la Une de Google News. L’idée était d’écrire autrement, autre chose en prenant les informations comme elles se déroulaient devant mes yeux, en essayant d’en tirer une histoire qui tienne « debout », d’en décaler les mauvaises ondes et d’en sourire un peu quand c’était possible.J’y suis parvenu quelques rares fois. Pour le reste, je me suis retrouvé englouti sous la gravité des informations. Car voilà, la matière est lourde à malaxer et la transformer en fiction, au fil du temps, s’est avéré compliqué. De cette purée, la plupart du temps, ne sont sortis que des sortes d’éditoriaux bancals qui finalement n’ont pas apporté grand chose. Peu importe, les textes sont là, quelques-uns les ont lus, s’en sont amusés : c’est le principal.
Titres du jour à 10h15 :
- Agen: Un couple soupçonné d'avoir violé et tué une fillette de 17 mois.
- Embouteillages à Bordeaux : l'interview d'Alain Juppé en intégralité.
- Rénovations: l'État envisage un bonus-malus pour les propriétaires.
- La peine d'Oscar Pistorius alourdie en appel.
- #SoyezAuRdv contre les violences sexuelles: l'appel de femmes au président Macron.
GOOGLE NEWS STORY – 24 NOVEMBRE 2017
C’est une banalité de dire que l’information est souvent pesante et triste. Le bonheur ne fait pas vendre comme il ne fait pas cliquer sur les liens des différents titres. Ce sont l’agacement, la peine, la violence ou l’absurde qui sont en tête de gondole, rapidement résumés dans quelques mots bien sentis afin de nous donner l’envie de lire chaque article, d’en savoir plus.
En savoir plus sur ce couple soupçonné d’avoir violé et tué une fillette de 17 mois. On clique, bien sûr, pour découvrir quels monstres se cachent sous cette phrase, quelle horrible histoire dans l’onglet suivant va nous être racontée.
En savoir plus sur les embouteillages à Bordeaux. Ceux qui n’habitent pas cette ville pourraient ne pas s'attacher à cette information. Après tout, toutes les villes ont leurs embouteillages. Alors, on ajoute Alain Juppé, connu de tous. Et oui, le maire lui-même, l’ancien candidat à la présidentielle, parle de ces bouchons dans sa ville. De suite, c’est plus intéressant. On clique.
En savoir plus sur ce que prépare l’État concernant les rénovations de logements. Bonus/Malus, nous dit-on. On est interpellé. Dans quel camps, va-t-on se situer ? Bonus ou malus ? Va-t-on économiser un peu d’argent ou serons-nous ponctionnés encore un peu plus ? C’est angoissant. On clique.
En savoir plus sur ce champion magnifique que fut Oscar Pistorius. Bien sûr qu’on clique à nouveau. De la vie de cet athlète handicapé, aucun scénariste n’aurait pu pondre une histoire aussi rocambolesque. Une star déchu, c’est du clic à moudre.
En savoir plus sur ce nouveau hashtag #SoyezAuRdv. Après #metoo et #BalanceTonPorc, voilà un nouvel appel lancé sur les réseaux sociaux contre les violences sexuelles. Les femmes s’adressent désormais directement à notre président. On clique, pensez-vous : violence, sexe, femme et Macron, comment peut-on résister à tant de mots-clés si bien agencés.
Mais on pourrait aussi se contenter de ne lire que les titres. Ne pas cliquer serait alors comme une résistance à toute cette matière lourde qui nous pollue plus qu’elle nous informe.
Pour écrire ce texte, je n’ai cliqué sur aucun des liens. Pas envie d’en savoir plus.
De l’autre côté de la rue, quelque chose se trame autour de la fenêtre qu’un trait d’ombre épaissit.
Quelque chose qui enfle à la même vitesse que ton oeil invente, sur le rideau entrebâillé, des images inavouables.
Jusqu’au moment où la nuit, à moins que ce soit la voisine, s’empresse de l'effacer.
Quelque chose qui enfle à la même vitesse que ton oeil invente, sur le rideau entrebâillé, des images inavouables.
Jusqu’au moment où la nuit, à moins que ce soit la voisine, s’empresse de l'effacer.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.
Titres du jour à 9h43 :
- Attentat de Nice : perquisition à la police municipale.
- Disparition du sous-marin argentin : sur la piste d'un bruit inquiétant.
- Dans le rouge après la primaire, Sarkozy a reçu 300.000 euros de la part de Fillon.
- Assurances, prêts, mutuelles... Les discriminations ne touchent pas que l'emploi.
- Alerte à la bombe à Rouen : le périmètre de sécurité levé, la circulation rétablie.
GOOGLE NEWS STORY – 23 NOVEMBRE 2017
Le sous-marin argentin, perdu au large des côtes de la Patagonie, a émis un nouveau bruit inquiétant. Les réserves d’oxygène étant en théorie épuisées en sept jours, les quarante-quatre membres d’équipage pourraient d’ores et déjà manquer d’air.
En France, par contre, on découvre que Sarkozy et Fillon n’en manquent pas (d’air). Le premier aurait reçu trois cent mille euros du second pour renflouer ses comptes de campagne. Juste un petit prêt (un cadeau ?) effectué en douce, sans discrimination ni étude préalable du dossier. Pas la peine, ils sont du même sang, de la même famille. Voilà une sombre affaire qui avait échappé aux radars et qui refait surface tel un sous-marin atomique égaré dans la tempête post-présidentielle des Républicains.
Des sous-marins, on en trouve aussi du côté de la police municipale de Nice. Plus d’un an après le terrible attentat, on drague les fonds de l’affaire. L’enquête se poursuit pour que toute la vérité émerge. On s’interroge sur les va-et-vient non signalés du tueur sur la promenade des Anglais. Pourquoi ne l’a-t-on pas arrêté avant son embardée meurtrière ? Y a-t-il eu une défaillance du système de vidéosurveillance ? Ou bien est-ce une terrible erreur humaine ? Autant de questions qui nous replongent dans le drame. On se souvient qu’on a peur de tout ce qui peut nous être caché ; qu’on craint encore l’ennemi, qu’au moindre bruit inquiétant, qu’à la moindre fausse alerte à la bombe, on évacue, on se terre. Qu’on a plus l’assurance de rien.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.
Titres du jour à 9h16 :
- Absentéisme dans le privé : des arrêts maladie toujours plus fréquents et plus longs.
- Le remaniement du gouvernement tant annoncé se fait attendre.
- Affaire Thévenoud : Hollande savait mais "pensait que c'était réglé".
- Corée du Nord : les images spectaculaires de la défection d'un soldat.
- Saad Hariri est de retour à Beyrouth, après trois semaines de crise au Liban.
GOOGLE NEWS STORY – 22 NOVEMBRE 2017
Alors que le remaniement se fait attendre, le temps, dit-on, de vérifier les dossiers fiscaux des futurs et futures ministres, on apprend que pour Thévenoud, Hollande savait qu’il était en délicatesse avec le fisc mais qu'il lui a quand même ouvert la porte du gouvernement. Il devait être malade ce jour-là d’août 2014. D’aucuns diront que l’ex-président fut absent durant cinq ans. Une longue convalescence qui heureusement s’est bien terminée en juin dernier. Que ses proches soient rassurés.
Par contre, il y a de quoi s’inquiéter pour la couverture maladie du soldat nord-coréen qui, fait rare, a réussi à quitter son pays en traversant sous les balles la frontière vers le Sud. Espérons que, de ce côté de la péninsule, on saura apporter les soins nécessaires à ce déserteur grièvement blessé.
En revanche qu’on se rassure concernant Saad Hariri, il est enfin rentré. Après un long séjour durant lequel le Premier ministre libanais a visité l’Arabie saoudite, la France, l’Égypte et enfin Chypre, le voilà de retour chez lui, à Beyrouth. Trois semaines d’absence, tout de même, qu’il devra justifier auprès de son patron s’il ne veut pas qu’on lui retire ces jours de vacance(s) de ses cinq semaines de congés payés.
La mer taille dans la brume
une longue barbe au réverbère.
La nuit s’en fait un long manteau,
le trottoir un châle de lumière.
Un chat bât le pavé semblant
hésiter entre pelage et mailles.
une longue barbe au réverbère.
La nuit s’en fait un long manteau,
le trottoir un châle de lumière.
Un chat bât le pavé semblant
hésiter entre pelage et mailles.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.Titres du jour à 9h15 :
- Congrès des maires : Macron attendu au tournant par les élus locaux.
- Angela Merkel sur la corde raide.
- Coup de filet en Gironde : plus d'une tonne de cocaïne saisie et 23 personnes interpellées.
- Poutine "félicite" Assad pour ses résultats contre le terrorisme.
- La Russie admet être à l'origine de la fuite radioactive de ruthénium-106 (et ce n'est pas rassurant).
GOOGLE NEWS STORY – 21 NOVEMBRE 2017
Ce matin, dans la grande forêt de l’information, se joue un nouvel épisode de Koh Lanta.
Suivi par trois caméras et couteau entre les dents, Macron s’enfonce dans la brousse. Il est attendu à la prochaine clairière par une horde d’élus locaux remontés comme des pendules. Il coupe à grands coups de machette les lianes qui tombent des palétuviers et lui barrent le passage. Soudain, un grand bruit. Il lève la tête et aperçoit Angela Merkel bondissant d’arbre en arbre à l’aide d’une corde épaisse et raide. « Je viens avec toi, Manu ! » lui crie-t-elle. Manu progresse vite. Angela peine à le suivre. Macron n’a pas le temps de l’attendre ; d’autant que demain, au prochain conseil, Angela sera peut-être virée du jeu. Il se fait deux ou trois rails de coke piquée la veille à la tribu des girondins et disparaît dans la savane.
Pendant ce temps, au fin fond de la forêt, Poutine et Assad discutent tranquillement. La caméra fait un plan large sur les deux hommes assis en tailleur autour d’un grand feu qui illumine leurs regards de conquérants. Ils sont persuadés qu’ils seront les deux derniers survivants. Satisfaits de leurs parcours respectifs, ils se congratulent. Vlad est content de Bachar. Il a fait reculer ces salauds d’indigènes terroristes. On entendra plus parler d’eux. Bachar est content de Vlad. « C’est bien vu le nuage radioactif qui va se balader partout dans le monde pour faire peur à tous les peuples » lui dit-il. Il tape dans le dos de son homologue chef de tribu. « Les poteaux, c’est pour nous. On va gagner, Bachar ! On va tous les niquer ! ».
Un peu de bleu dans les replis du soir,
une douceur avant le grand passage.
De l’autre côté de cet instant discret,
quelque ténébreuse joue au diable.
L’horizon caresse ses cheveux longs,
la nuit sera sauvage à pleine poignée.
une douceur avant le grand passage.
De l’autre côté de cet instant discret,
quelque ténébreuse joue au diable.
L’horizon caresse ses cheveux longs,
la nuit sera sauvage à pleine poignée.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.Titres du jour à 10h06 :
- Charles Manson a cessé d'avoir peur.
- Allemagne: Merkel confrontée à une crise politique sans précédent.
- Réforme de la taxe d'habitation : «Cette mesure est contraire à la Constitution».
- Zimbabwe : sommé de quitter le pouvoir, Mugabe refuse de céder.
- Territoire de Belfort : un enfant de 9 ans décède lors d'un tournoi de foot en salle.
GOOGLE NEWS STORY – 20 NOVEMBRE 2017
« …/… manipulateur hors pair, pervers à tendances paranoïaques agressives, ultra violent et fragile, intelligent par éclair quand ses facultés peuvent lui servir à tromper l'emprise de ses ennemis (le monde entier) …/… »
Malgré les apparences, ce n’est pas de Mugabe dont il est question dans cette citation. Président africain âgé de 93 ans, sommé de quitter le pouvoir, il s’accroche et refuse de partir. Si on ne peut pas lui accoler un portrait aussi violent, tant de décennies à tenir le pouvoir d’une main de fer devraient interroger sur la personnalité de ce dictateur en fin de vie.
Il ne s’agit pas non plus, d’évidence, de Mme Merkel qui, après douze ans au pouvoir, doit faire face à une crise politique sans précédent. Impossible de créer un nouveau gouvernement, « la dame de fer » allemande est acculée. Mais comme tous ces « animaux politiques », elle non plus n'est pas prête à quitter le pouvoir.
Manipulateur hors pair et paranoïaque ? Seraient-ce les traits de caractères de ceux qui veulent contrer la réforme de la taxe d’habitation qu’ils prétendent anticonstitutionnelle ? On ne peut y croire, même si le débat monte d’un cran dans l’agressivité.
Non, dans la citation ci-dessus, on ne parle pas d’un personnage ordinaire. On est dans l’abominable et le sensationnel, pas dans le malheureux fait divers comme cet enfant décédé lors d’un tournoi de foot. On est face à une folie aussi sanglante que fascinante.
Ce passage est extrait d’un article rédigé par Simon Liberati sur le site du Point. L’auteur de « California Girls » (Ed. Grasset) y dresse le portrait de Charles Manson qui vient de décéder en prison à l’âge de 83 ans. Cet homme devenu un « héros du mal et de la violence » entre définitivement dans le Panthéon des plus emblématiques assassins du siècle dernier, jouissant depuis plusieurs décennies d’une aura maléfique que Liberati n’hésite pas à comparer avec celle de Hitler.
Un monstre devenu un des principaux pourvoyeurs de films hollywoodiens et que la démence porte au pinacle. Un de ces personnages « qu’Internet et les séries télé démultiplieront, sans que la mort ne le diminue ». Un homme hors norme qui fait passer aujourd'hui les autres impétrants de l’actualité pour de la gnognotte de fond de cour.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.Titres du jour à 11h17 :
- LREM : Castaner, le "triomphateur", doit devenir bâtisseur
- Abus sexuels : Nicole Belloubet veut «avancer vite»
- Sarcelles : un policier tue trois personnes avant de se suicider
- Paris: Un jeune homme en état de mort cérébrale après son interpellation
- Le sous-marin argentin « San-Juan » donne de possibles signes de vie
GOOGLE NEWS STORY – 19 NOVEMBRE 2017
En Argentine, un sous-marin donne de possibles signes de vie tandis qu’à Paris, on a peu d’espoir pour le jeune homme en état de mort cérébrale après son interpellation musclée.
Quarante-quatre membres d’équipage ont disparu dans l’Atlantique Sud alors qu’un policier, à Sarcelles, tue trois personnes de sa famille avant de se suicider.
Ces nouvelles n’ont évidemment rien à voir les unes avec les autres. A part qu’au bout, il y a la mort, factuelle ou redoutée. Des disparus dont on parle aujourd’hui et qui demain seront oubliés, noyés au plus profond des océans de l’information.
Qui se souciera du sort de ces marins argentins dans quelques jours ? Qui se recueillera sur les tombes de cette famille assassinée ? Qui s’inquiètera de la responsabilité de la police dans cette arrestation qui a mal tourné ?
Personne. Du moins, nous aurons peu ou plus du tout d’informations sur ces sujets. Relégués au rang des fait divers, ils disparaîtront à leur tour comme leurs protagonistes ont disparu.
On préférera suivre les aventures de Castaner, le « triomphateur », décortiquer ses discours, critiquer ses actes, espérer qu’il soit un bâtisseur ou le voir perdre tous ses combats. On a besoin de ces « héros » de l’actualité dans la marée des fait divers. Suivre au jour le jour leur ascension ou leur descente aux enfers. Il nous faut des histoires avec des rebondissements. Les seconds rôles passent furtivement, qu’ils périssent nous importe peu. Et plus les rôles principaux sont pris dans des histoires sordides, plus ils durent, plus ils s’insèrent dans de longs feuilletons quotidiens. On traque leur abus, sexuels ou autres. L’histoire les rattrape, les montre odieux et pervers. On fait rentrer sur la scène les bonnes gens qui veulent aller vite dans la dénonciation, faire tomber des têtes, mettre sur la place publique leurs pires exactions.
Il en va ainsi, à tort ou à raison, de la hiérarchie de l’actualité.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.Titres du jour à 9h58 :
- Paris sauve la face de l'Arabie saoudite en exfiltrant Saad Hariri.
- Castaner prend la tête de La République en marche ce samedi.
- Le PS veut exclure Filoche après un tweet jugé antisémite.
- Fillon. "J'ai décidé de tourner la page de la politique".
- Climat : de timides avancées en conclusion de la COP23.
GOOGLE NEWS STORY – 18 NOVEMBRE 2017
Tandis que Macron exfiltre un dignitaire libanais, Castaner prend la tête du mouvement « En Marche ». Pendant que Fillon tourne la page de la politique, Filoche risque l’exclusion de son parti. Sur la scène, tous les acteurs improvisent leur rôle. Quand l’un d’eux rentre conquérant, l’autre sort tout penaud. On entendrait presque les portes claquer comme dans un mauvais Vaudeville. Cependant, les rires y sont bien moins tonitruants.
Le public a l’air de se lasser. Castaner en jeune premier manque de conviction. Ses monologues sont longs et usants et malgré son accent chantant, il a du mal à convaincre. Le vieux Fillon quitte la scène, le dos courbé. Il pourrait créer un peu d’émotion mais les ficelles sont trop grosses, le scénario mal fagoté. Le pourtant très jovial Filoche joue très mal l’antisémite, ses tirades tombent à l’eau, une à une dans la fosse. Son texte est mauvais, on l’oubliera vite.
Le public s’impatiente, attend un rebondissement qui redonnerait du souffle à la pièce. Mais rien ne vient.
Un climat lourd s’installe entre les fauteuils. L’histoire n’avance pas. Le public est embarrassé de voir ainsi les acteurs patauger. Les spectateurs se lèvent timidement. Peu à peu, ils quittent la salle. Le rideau se baisse. Cette nouvelle représentation est encore un flop.
D’un coup d’ongle sur la peau tendre du jour,
le soir tire une ride sur le visage de la ville.
D’une même main sortie des ombres,
il taille à nos yeux le masque de demain.
Dans les arbres où remue une chair neuve,
on entend craquer tous les doigts de la nuit.
le soir tire une ride sur le visage de la ville.
D’une même main sortie des ombres,
il taille à nos yeux le masque de demain.
Dans les arbres où remue une chair neuve,
on entend craquer tous les doigts de la nuit.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.
Titres du jour à 9h18 :
- Affaire Tariq Ramadan : "Manuel Valls en mode combat", décrypte Alba Ventura
- Un syndicat d'internes en médecine brise le « tabou » du sexisme à l'hôpital
- Toto Riina, «parrain des parrains» de la Mafia sicilienne, est mort
- Le “tireur de Libé”, Abdelhakim Dekhar, devant les assises de Paris
- Après Juppé, le soutien remarqué de Baroin à la politique de Macron
GOOGLE NEWS STORY – 17 NOVEMBRE 2017
Ce matin, sur RTL, Alba Ventura « décrypte ». Son édito politique quotidien est censé déchiffrer l’information, faire état des tensions, des sujets qui fâchent et des hommes et des femmes politiques qui mettent tout cela sur le feu. Alors, on y a pour la valse des égos.
Voilà, tel le Beaujolais, un Manuel Valls nouveau qui, nous dit-on, passe en mode combat. Car pour continuer à exister dans cette jungle, il faut bien montrer les dents, asséner une parole forte, briser quelques tabous même si l'on a passé des années à les éluder.
Et quand il s’agit de tabous, il suffit que quelqu’un ouvre la boite de Pandore pour que les autres suivent. « Si tout le monde dénonce, on va y aller aussi » semble être le leitmotiv. Nous aussi, on a notre sexisme à l’hôpital, dénonce un syndicat d’internes en médecine. Quel scoop !
Même chez Les Républicains, Baroin tourne avec le vent. Macron, c’était tabou mais comme il n’y a plus rien à faire pour mettre en avant nos idées et que, de toute façon, ces mêmes idées sont largement reprises par le gouvernement en place, allons-y pour Macron puis on verra bien dans cinq ans. Wauquier, il n’y croit pas. Fillon, l’ex-parrain, le Toto Riina de la droite, est « mort ». Alors, il est temps de se mettre à l’abri pour mieux revenir dans un moment plus opportun, propre et neuf pour reprendre les rennes de la « Cosa nostra ».
Alba Ventura enchaîne les sujets et la sphère politicienne tourne dans sa cage dorée. A qui revendiquera l’acte politique le plus fort, le plus novateur, celui qui franchira les barrières de l’indicible, qui fera bouger les foules et se soulever l’opinion. Alba ne parlera pas de cet homme fou aujourd’hui devant la cour d’assises et qui, il y a quatre ans, a menacé la rédaction de BFM-TV, blessé grièvement un photographe à « Libération » puis tiré sur le parvis de la Défense. Lui aussi a revendiqué un « acte politique » fort. Voilà une parole qui reste un tabou. Gageons que nos hommes et femmes politiques sauront quitter « le mode combat » et feront en sorte que l’avenir nous évite de commenter à nouveau de tels engagements.
Voilà, tel le Beaujolais, un Manuel Valls nouveau qui, nous dit-on, passe en mode combat. Car pour continuer à exister dans cette jungle, il faut bien montrer les dents, asséner une parole forte, briser quelques tabous même si l'on a passé des années à les éluder.
Et quand il s’agit de tabous, il suffit que quelqu’un ouvre la boite de Pandore pour que les autres suivent. « Si tout le monde dénonce, on va y aller aussi » semble être le leitmotiv. Nous aussi, on a notre sexisme à l’hôpital, dénonce un syndicat d’internes en médecine. Quel scoop !
Même chez Les Républicains, Baroin tourne avec le vent. Macron, c’était tabou mais comme il n’y a plus rien à faire pour mettre en avant nos idées et que, de toute façon, ces mêmes idées sont largement reprises par le gouvernement en place, allons-y pour Macron puis on verra bien dans cinq ans. Wauquier, il n’y croit pas. Fillon, l’ex-parrain, le Toto Riina de la droite, est « mort ». Alors, il est temps de se mettre à l’abri pour mieux revenir dans un moment plus opportun, propre et neuf pour reprendre les rennes de la « Cosa nostra ».
Alba Ventura enchaîne les sujets et la sphère politicienne tourne dans sa cage dorée. A qui revendiquera l’acte politique le plus fort, le plus novateur, celui qui franchira les barrières de l’indicible, qui fera bouger les foules et se soulever l’opinion. Alba ne parlera pas de cet homme fou aujourd’hui devant la cour d’assises et qui, il y a quatre ans, a menacé la rédaction de BFM-TV, blessé grièvement un photographe à « Libération » puis tiré sur le parvis de la Défense. Lui aussi a revendiqué un « acte politique » fort. Voilà une parole qui reste un tabou. Gageons que nos hommes et femmes politiques sauront quitter « le mode combat » et feront en sorte que l’avenir nous évite de commenter à nouveau de tels engagements.
Quand naît la plaie dans le ciel du soir, qu’un rouge viral s’empare des nuages, quelquefois une pensée étreint le manque.
Dans la chair file alors une peine. Une nuance furtive de bleu sur le rouge de la blessure avant que la nuit ne se charge de la glisser dans l’oubli, comme un vieux souvenir dans le creux de la mémoire.
Dans la chair file alors une peine. Une nuance furtive de bleu sur le rouge de la blessure avant que la nuit ne se charge de la glisser dans l’oubli, comme un vieux souvenir dans le creux de la mémoire.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.
Titres du jour à 9h30 :
- EN DIRECT - Mobilisation contre les ordonnances: les transports perturbés en province.
- Le Zimbabwe dans l'attente de la démission de Mugabe.
- Ce tableau de Leonard de Vinci est la toile la plus chère au monde.
- Les chapeaux sont connus, la France peut commencer à rêver du meilleur… comme du pire (Football).
- États-Unis : échec de l'exécution d'un condamné gravement malade.
GOOGLE NEWS STORY – 15 NOVEMBRE 2017
« Salvator Mundi » (Le sauveur du monde), tableau de Léonard de Vinci, a été adjugé hier pour 450,3 millions de dollars, ce qui est en fait désormais la toile la plus chère de tous les temps. Pour le sauveur du monde, on serait tenté de dire qu’une telle somme, c’est bien le moins.
Mugabe, lui, ne sauvera pas le monde, pas même son pays. Au Zimbabwe, on attend sa démission. L’armée s’est mobilisée et s’est emparée du pouvoir. Si le président refuse de se retirer, la région va encore basculer dans la violence et le « sauveur du monde » et ses millions n’y pourront rien changer. Mais parfois, une fatalité peut changer le monde comme pour ce condamné américain gravement malade épargné pour un temps de l'exécution capitale parce qu’on n’a pas réussi à trouver une veine suffisamment grosse pour lui injecter sa dose létale. On se dit que c’est peut-être grâce à de telles cruelles anecdotes que la peine de mort amorcera son chemin vers l’abolition.
Pendant ce temps, à Paris, on se mobilise sinon pour sauver le monde au moins pour le bousculer. Les manifestants battent le pavé contre les ordonnances qui sont censées sauver le pays du chômage en réformant largement le code du travail. Dans les rangs des contestataires, les chapeaux sont connus, ceux de la CGT et FO pour une fois sont unis. Philippe Martinez et Jean-Claude Bailly défilent ensemble, la France peut commencer à rêver du meilleur… comme du pire.
De République à Nation, la foule va refaire le monde. Bras dessus, bras dessous, rêver en chantant l’Internationale. Peut-être que dans le cortège, on parlera de ces vingt minutes hier chez Christies au bout desquelles des centaines de millions de dollars ont été dépensés pour une toile du XVIème siècle. Peut-être que quelqu’un dira sa stupéfaction, combien le monde est tiraillé entre la cupidité et la faim. Peut-être qu’on évoquera une nouvelle taxe sur les ventes d’œuvres d’art, quelqu’un dira peut-être que ça pourrait faire bouger les lignes. Mais l’idée est certainement idiote, encore pas assez mûre pour changer le monde.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.
Titres du jour à 9h20 :
- Zimbabwe: l'armée intervient contre des "criminels" proches de Mugabe
- Airbus: commande record de 430 A320/321 pour plus de 49,5 milliards de dollars
- Les agressions contre les pompiers en forte hausse en 2016
- Un ex-président des Jeunes Socialistes accusé d'agressions sexuelles
- Californie: Une cavale meurtrière près d'une école primaire fait quatre morts
GOOGLE NEWS STORY – 15 NOVEMBRE 2017
Michel Serres nous dit que malgré l’adage « c’était mieux avant » (c’est le titre de son dernier ouvrage), il n’en est rien, ce n’était pas mieux avant. L’auteur dresse l’inventaire de son « avant », pendant la seconde guerre, et le compare à notre époque. Un livre optimiste qui, à grand renfort de statistiques, nous démontre que le monde était plus violent dans les années 40 qu’il ne l’est aujourd’hui. Certes, c’était la guerre et depuis soixante-dix ans, nous n’avons pas connu d’autres conflits aussi meurtriers nous opposant à un ennemi clairement identifié et déclaré. Le monde serait donc moins agressif, en quelque sorte pacifié.
Ce n’était pas mieux avant. Doit-on se consoler de ça ? Doit-on se satisfaire de cet état de fait et ne pas voir les guerres perlées qui nous entourent partout dans le monde ?
En Irak, en Syrie, ne sommes-nous pas en guerre ? Au Zimbabwe, par exemple, où l’armée intervient pour faire le ménage autour du « monarque » Mugabe, cet homme qui règne d’une main de fer sur son pays depuis quarante ans, n’est-ce pas là comme dans de nombreux autres pays africains, d’autres guerres dont on se cache l’importance ?
Plus près de nous qui n’avons pas connu de guerre déclarée depuis sept décennies, dans notre quotidien, dans la rue, au travail, dans nos régions paisibles, jouir de son petit pouvoir pour agresser sexuellement son prochain, s’attaquer aux policiers ou aux pompiers, tuer de sang froid jusqu’aux abords de nos écoles, ne sont-ce pas là nos guerres journalières, nos doses de violence qui créent ce sentiment d’affrontement permanent ?
Ce n’était pas mieux avant. Avant, c’est vrai, on ne vendait pas des Airbus par quarante exemplaires d’un seul coup de stylo dans un building de Dubaï, au profit d’une opaque société américaine d’investissements, sans savoir finalement à qui sont destinés ces avions, si ce ne sont pas nos ennemis d’aujourd’hui ou de demain qu’on est en train d’équiper luxueusement. Avant, on savait où et qui était notre ennemi. Ce n’était pas mieux, évidemment. Qui pourrait passer sous silence les cinquante ou soixante-dix millions de victimes de la seconde guerre ? Qui pourrait oublier le nazisme et ses crimes ? Mais doit-on ralentir le temps, regarder sans cesse en arrière pour alléger notre époque de sa constellation de conflits ?
Ce n’était pas mieux avant. Doit-on se consoler de ça ? Doit-on se satisfaire de cet état de fait et ne pas voir les guerres perlées qui nous entourent partout dans le monde ?
En Irak, en Syrie, ne sommes-nous pas en guerre ? Au Zimbabwe, par exemple, où l’armée intervient pour faire le ménage autour du « monarque » Mugabe, cet homme qui règne d’une main de fer sur son pays depuis quarante ans, n’est-ce pas là comme dans de nombreux autres pays africains, d’autres guerres dont on se cache l’importance ?
Plus près de nous qui n’avons pas connu de guerre déclarée depuis sept décennies, dans notre quotidien, dans la rue, au travail, dans nos régions paisibles, jouir de son petit pouvoir pour agresser sexuellement son prochain, s’attaquer aux policiers ou aux pompiers, tuer de sang froid jusqu’aux abords de nos écoles, ne sont-ce pas là nos guerres journalières, nos doses de violence qui créent ce sentiment d’affrontement permanent ?
Ce n’était pas mieux avant. Avant, c’est vrai, on ne vendait pas des Airbus par quarante exemplaires d’un seul coup de stylo dans un building de Dubaï, au profit d’une opaque société américaine d’investissements, sans savoir finalement à qui sont destinés ces avions, si ce ne sont pas nos ennemis d’aujourd’hui ou de demain qu’on est en train d’équiper luxueusement. Avant, on savait où et qui était notre ennemi. Ce n’était pas mieux, évidemment. Qui pourrait passer sous silence les cinquante ou soixante-dix millions de victimes de la seconde guerre ? Qui pourrait oublier le nazisme et ses crimes ? Mais doit-on ralentir le temps, regarder sans cesse en arrière pour alléger notre époque de sa constellation de conflits ?
L’éclat de la lampe dans la vitre
donne au couchant son lampion,
le reste vit dans l’oiseau
perché sur le toit des ombres.
Son battement minuscule
suit le murmure du réverbère,
un adagio sur une ligne de crête
avant que la nuit nous bouscule.
donne au couchant son lampion,
le reste vit dans l’oiseau
perché sur le toit des ombres.
Son battement minuscule
suit le murmure du réverbère,
un adagio sur une ligne de crête
avant que la nuit nous bouscule.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.
Titres du jour à 9h07 :
- Des médicaments sans ordonnance pour le rhume sur « liste noire ».
- Argentine : ils refusent de la surclasser, elle fait arrêter l'équipage de l'avion.
- Macron met un peu de social dans sa politique.
- Buffon, les tristes adieux d'un monstre sacré.
- Sept responsables politiques français interdits d'entrée en Israël.
GOOGLE NEWS STORY – 14 NOVEMBRE 2017
Abril a passé une mauvaise nuit. Elle se lève avec le nez bouché et un mal de tête tenace qui ne la quitte plus depuis deux jours. Elle passe dans la salle de bain, avale un Dolirhume avec un verre d’eau lorsqu’elle est prise de vertiges. Elle se retient un instant sur le rebord du lavabo, titube, lâche le verre qui éclate en mille morceaux sur le tapis de bain. Dans le miroir, son reflet se trouble comme si de la buée chaude se formait soudain à la surface. Abril sent ses jambes l’abandonner. Elle s’évanouit.
Abril rêve de retourner dans son pays natal, l’Argentine. Trois ans qu’elle économise pour se payer le billet d’avion. Elle embarque enfin ce mardi dans l’avion pour Buenos Aires. Elle passe les portiques de l’aéroport, un à un, sans contrôle. Elle glisse sur la passerelle qui relie le terminal à l’Airbus. Elle s’assied en classe économique près du hublot. Un homme à côté d’elle, bel homme qui ressemble à Emmanuel Macron. Abril le regarde, n’en croit pas ses yeux. C’est bien lui. Mais que fait-il en classe éco ? Il a une discussion au téléphone dans laquelle il presse son interlocuteur de mettre un peu plus de social dans son prochain discours. Il raccroche précipitamment quand l’hôtesse le prit d’éteindre son téléphone. Le décollage est imminent.
Abril est assise dans la salle de bain, le dos collé au mur. Des sueurs sur le front, le visage rougi par la fièvre et les mains sur le ventre qui essayent de boucler la ceinture de sécurité.
L’avion s’élève dans le ciel, lentement. La poussée est douce, Emmanuel a un visage d’ange. Arrivé en altitude, le président retire sa ceinture et lève un bras en direction d’un steward qui étrangement ressemble à Buffon, cet ancien gardien de foot italien. C’est le même, se dit Abril, c’est incroyable. Emmanuel se lève, va à la rencontre du steward et lui demande s’il peut être surclassé. Elle écoute. Elle aussi veut être surclassée, il n’y a pas de raison que Macron le soit et pas elle. Elle se lève à son tour, prend le bras d’Emmanuel comme si elle était sa compagne. Le président se retourne, interloqué : « Je ne connais pas cette femme ! » dit-il au steward qui gentiment, d’un passement de jambes aérien, raccompagne Abril à sa place.
Abril est prise de convulsions. Ses yeux tourbillonnent dans leurs orbites, de la bave coule de sa bouche. Elle essaye de se redresser en s’appuyant sur le petit meuble de la salle de bain. Elle a chaud puis elle a froid. Des frissons parcourent son corps. Le meuble tombe sur elle ; avec lui, des flacons de parfum, des boîtes de coton, le gobelet avec ses brosses à dents, des serviettes de toilette…
Retournée à sa place, Abril se promet qu’elle portera plainte aux autorités dès son arrivée à Buenos Aires. Ce voyage est une catastrophe. Elle est très mal assise, elle a mal au dos, elle ne sent plus ses jambes et ne comprend pas pourquoi elle est entourée de serviettes, de flacons en tout genre et de bâtonnets de coton-tige.
Derrière elle, un groupe parle à voix haute. Il s’agit d’hommes et de femmes politiques de l’ancienne gauche qui accompagnent Emmanuel Macron dans son déplacement. L’un d’eux dit que faute d’Israël, nous, on va en Argentine. Les autres rient à gorge déployée. Les rires résonnent dans la tête d’Abril. Elle a mal, de plus en plus mal. Sa position sur son siège est vraiment de plus en plus inconfortable. Elle est désormais recroquevillée, la tête contre le hublot. Elle a mal au ventre, a envie de vomir, elle voudrait se lever, faire taire les rires, passer en classe affaire dans un grand et large fauteuil pour pouvoir s’allonger. Mais elle n’y arrive pas, son corps est bloqué sur ce siège. Les rires augmentent. Abril ferme les yeux, les rires approchent. Ils sont comme des corbeaux qui volent dans sa direction sans qu’elles ne puissent les chasser. Ils foncent sur elle, la giflent de leurs grandes ailes déployées. Des milliers de corbeaux qui la giflent…
- Abril, Abril, réveille-toi ! Mais qu’est-ce qui t’arrive ?
- Je me suis évanouie. Arrête de me gifler…
- Tu as encore pris du Dolirhume ?
- Ben oui…
- Chéri, tu sais bien que c’est dangereux. Ce médicament est même dans la liste noire dressée par « 60 millions de consommateurs ».
- Allez, lève-toi !
- Tu sais quoi ? J’ai vu Macron et Buffon.
- De quoi parles-tu ?
- Il est beau, ce Macron, quand même, on dirait un ange. Tu viens avec moi ? Faut que j’aille porter plainte contre l’équipage de l’avion.
- …
Un souvenir vacille
lorsque survient l’instant
où sur l’enfance qui rit,
tu poses un masque définitif,
où de l’innocence tu oublies
la joue rose et timide
encore vierge des heures
qui te tournent le ventre.
lorsque survient l’instant
où sur l’enfance qui rit,
tu poses un masque définitif,
où de l’innocence tu oublies
la joue rose et timide
encore vierge des heures
qui te tournent le ventre.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.
Titres du jour à 8h49 :
- Attentats du 13 novembre : deux ans après, à Paris, la peur n'a pas vraiment quitté les esprits
- Un séisme fait au moins 213 morts en Irak et en Iran
- Jean-Michel Blanquer : «L'autorité doit être rétablie dans le système scolaire»
- Marlène Schiappa veut fixer l'âge minimal du consentement sexuel à "13 ou 15 ans"
- Le Premier ministre Hariri «libre» rentrera «très bientôt» au Liban
GOOGLE NEWS STORY – 13 NOVEMBRE 2017
La peur ne quitte pas les esprits et si elle s’atténue, si parfois on en oublie les causes, d’autres se chargent pour vous de la faire revenir. La peur a cela de particulier qu’elle est incontrôlable. On ne choisit pas d’arrêter d’avoir peur. On peut s’en convaincre, s’armer de courage pour l’atténuer mais on ne décide pas de ne plus avoir peur comme on déciderait d’arrêter de fumer. La volonté n’a rien à faire avec la peur.
Quittez votre domicile, installez vous à la terrasse d’un café, assistez à un concert ou tout simplement, allez vous balader en ville par une belle journée d’automne et la peur vous suit à la trace. Derrière vous, elle se cache, insidieuse, depuis que quelques-uns ont décidé que semer la terreur était la seule solution pour qu’ils se sentent exister, que faire peur provoquait une adrénaline sans pareille, que s’armer pour défendre un dieu dont personne n’est sûr de l’existence donnait un but à toute une vie, une raison à toute mort.
On a parlé de séisme au lendemain du 13 novembre 2015. C’en fut un dont la magnitude continue de nous secouer. Personne n’a le droit de créer un tel tremblement dont seule la nature jusqu’à alors s’arrogeait le droit. Une nature qui frappe tout aussi follement, aujourd’hui en Irak et en Iran. On renoue avec la peur et l’horreur. 213 morts dans un glissement de plaques tectoniques. Deux ans avant, 137 sous les Kalashs de Daesh. Les secousses sont violentes, les répliques une angoisse. Elles parcourent les corps encore vivants, elles répandent la peur dans de longues coulées qui traversent le temps et l’espace, de novembre en novembre, des montagnes d’Halabja jusqu’à nos terrasses.
La peur ne nous quitte pas, la peur emplit nos cœurs. Dans les contrées les plus reculées, on la sent battre dans les fossés, s’enfoncer dans les têtes, ressortir en drame, s’affoler dans des pleurs aussi longs que des fleuves. Les pays s’émeuvent, les peuples s’insurgent, les gouvernements vacillent. On s’exile, on craint des représailles. Au Liban, le premier ministre quitte le pays, annonce sa démission puis finalement, est prêt à se rétracter sous certaines conditions. On hésite, on cherche le coup d’éclat. On essaye de vivre avec la peur. Mais elle est souvent trop prégnante pour que l’on se sente vraiment libres. Alors, on se replie sur soi. Sous le poids de la peur, on plie. On souhaite mieux contrôler nos corps en usant de plus d’autorité jusque dans nos écoles où, pense-t-on, c’est là que la vie démarre et qu’avec plus de rigidité, seront formés des personnes qui n’auront plus peur.
Mais on ne contrôle pas la peur, même en légiférant contre la barbarie du monde. En voulant protéger à l’excès ne crée-t-on pas le terreau de la peur, ne sème-t-on pas les graines qui la feront prospérer ?
A vouloir décider de la vie des autres, de la majorité affective, de l’âge minimal où l’on consent à vivre comme de la liberté d’agir en conscience, ne mettons-nous pas un cadre à la peur pour que jamais elle ne disparaisse ?
Quittez votre domicile, installez vous à la terrasse d’un café, assistez à un concert ou tout simplement, allez vous balader en ville par une belle journée d’automne et la peur vous suit à la trace. Derrière vous, elle se cache, insidieuse, depuis que quelques-uns ont décidé que semer la terreur était la seule solution pour qu’ils se sentent exister, que faire peur provoquait une adrénaline sans pareille, que s’armer pour défendre un dieu dont personne n’est sûr de l’existence donnait un but à toute une vie, une raison à toute mort.
On a parlé de séisme au lendemain du 13 novembre 2015. C’en fut un dont la magnitude continue de nous secouer. Personne n’a le droit de créer un tel tremblement dont seule la nature jusqu’à alors s’arrogeait le droit. Une nature qui frappe tout aussi follement, aujourd’hui en Irak et en Iran. On renoue avec la peur et l’horreur. 213 morts dans un glissement de plaques tectoniques. Deux ans avant, 137 sous les Kalashs de Daesh. Les secousses sont violentes, les répliques une angoisse. Elles parcourent les corps encore vivants, elles répandent la peur dans de longues coulées qui traversent le temps et l’espace, de novembre en novembre, des montagnes d’Halabja jusqu’à nos terrasses.
La peur ne nous quitte pas, la peur emplit nos cœurs. Dans les contrées les plus reculées, on la sent battre dans les fossés, s’enfoncer dans les têtes, ressortir en drame, s’affoler dans des pleurs aussi longs que des fleuves. Les pays s’émeuvent, les peuples s’insurgent, les gouvernements vacillent. On s’exile, on craint des représailles. Au Liban, le premier ministre quitte le pays, annonce sa démission puis finalement, est prêt à se rétracter sous certaines conditions. On hésite, on cherche le coup d’éclat. On essaye de vivre avec la peur. Mais elle est souvent trop prégnante pour que l’on se sente vraiment libres. Alors, on se replie sur soi. Sous le poids de la peur, on plie. On souhaite mieux contrôler nos corps en usant de plus d’autorité jusque dans nos écoles où, pense-t-on, c’est là que la vie démarre et qu’avec plus de rigidité, seront formés des personnes qui n’auront plus peur.
Mais on ne contrôle pas la peur, même en légiférant contre la barbarie du monde. En voulant protéger à l’excès ne crée-t-on pas le terreau de la peur, ne sème-t-on pas les graines qui la feront prospérer ?
A vouloir décider de la vie des autres, de la majorité affective, de l’âge minimal où l’on consent à vivre comme de la liberté d’agir en conscience, ne mettons-nous pas un cadre à la peur pour que jamais elle ne disparaisse ?
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.Titres du jour à 9h44 :
- Gérard Collomb : "nous sommes mieux armés qu'il y a deux ans".
- Antoine Dupont : «J'aurais peut-être pu marquer».
- À Barcelone, des centaines de milliers de Catalans réclament la liberté des «prisonniers politiques».
- L'Insoumise Raquel Garrido se retire de la vie politique.
- Un nuage radioactif, sans doute venu de Russie, a survolé le sud de la France.
GOOGLE NEWS STORY – 12 NOVEMBRE 2017
Antoine Dupont aurait peut-être pu marquer. Hier soir, c’était son premier match au sein de l’équipe de France de rugby, contre les All Blacks. Il aurait pu marquer un essai entre les poteaux mais voilà, il ne l’a pas fait.
Comme Antoine, nous sommes beaucoup à avoir le sentiment qu’à un moment donné, on aurait pu faire mieux, faire différemment, être meilleur. On vit avec ça. Et après on revisite les paroles ou les actes qu’on aurait pu dire ou faire. Soit on se trouve des excuses, soit on épouse le remords jusqu’à la fin de nos jours.
A un moment donné, Raquel Garrido, aurait pu être ministre voire premier ministre mais non, ça ne l'a pas fait – à six cent mille voix près, lui rabâche son mentor depuis des mois. C’est bête, elle aurait pu mais non. Désormais, elle quitte la France insoumise, préférant certainement se soumettre au faste de la télévision.
A un moment donné, la Catalogne aurait pu être indépendante. Peut-être que ceux qui sont devenus des prisonniers politiques auraient pu être ministres ou du moins, ces hommes et ces femmes auraient pu marquer le destin de leur pays. Mais, ils n’ont pas su transformer l’essai. Le pack espagnol s’est regroupé, a dansé le Aka dans les rues de Madrid et c’en a été fini des espoirs catalans.
A un moment donné, il y a deux ans, on aurait pu être mieux armé contre le terrorisme. Mais voilà, malgré les attentats de Toulouse, de Charlie et de l’HyperCacher, avant donc ceux du Bataclan, on n’a pas su regrouper nos forces, construire une mêlée suffisamment puissante pour bouter les terroristes avant qu’entre les poteaux, ils aplatissent le ballon et nos vies. Certes, depuis on a appris, pris des mesures en conséquence, gonflé nos muscles. C’est dommage d’avoir tant attendu, tout de même.
A un moment donné, en septembre dernier, une centrale nucléaire russe a connu un accident et un petit nuage radioactif est venu se balader sur la France. On aurait pu le savoir mais non, on n'a rien su. On ne l’apprend qu’aujourd’hui, alors que le nuage avance comme un rouleau compresseur piétinant nos pelouses d’air. On aurait pu vraiment le savoir, ce n’est pas son premier match au petit nuage. En 1986, il a déjà chargé après l’explosion à Tchernobyl, mais à l’époque, on a préféré dire que notre défense avait été plus forte, qu’on avait stoppé le petit nuage avant qu’il ne franchisse nos frontières.
A un moment donné, on aurait pu mais on n’a pas fait.
Allez savoir comment les choses auraient évolué si on avait fait autrement, si, parfois dans un quart de seconde, on avait décidé de prendre un autre chemin, guidés par notre foi ou notre instinct, sans calcul. Allez savoir où se nichent les regrets, quelle force ils ont, quelle culpabilité ils engendrent, comment se porte notre conscience avec tous ces ratés au regard de la violence advenue des faits.
On ne sait pas, on a droit à un seul essai.
Comme Antoine, nous sommes beaucoup à avoir le sentiment qu’à un moment donné, on aurait pu faire mieux, faire différemment, être meilleur. On vit avec ça. Et après on revisite les paroles ou les actes qu’on aurait pu dire ou faire. Soit on se trouve des excuses, soit on épouse le remords jusqu’à la fin de nos jours.
A un moment donné, Raquel Garrido, aurait pu être ministre voire premier ministre mais non, ça ne l'a pas fait – à six cent mille voix près, lui rabâche son mentor depuis des mois. C’est bête, elle aurait pu mais non. Désormais, elle quitte la France insoumise, préférant certainement se soumettre au faste de la télévision.
A un moment donné, la Catalogne aurait pu être indépendante. Peut-être que ceux qui sont devenus des prisonniers politiques auraient pu être ministres ou du moins, ces hommes et ces femmes auraient pu marquer le destin de leur pays. Mais, ils n’ont pas su transformer l’essai. Le pack espagnol s’est regroupé, a dansé le Aka dans les rues de Madrid et c’en a été fini des espoirs catalans.
A un moment donné, il y a deux ans, on aurait pu être mieux armé contre le terrorisme. Mais voilà, malgré les attentats de Toulouse, de Charlie et de l’HyperCacher, avant donc ceux du Bataclan, on n’a pas su regrouper nos forces, construire une mêlée suffisamment puissante pour bouter les terroristes avant qu’entre les poteaux, ils aplatissent le ballon et nos vies. Certes, depuis on a appris, pris des mesures en conséquence, gonflé nos muscles. C’est dommage d’avoir tant attendu, tout de même.
A un moment donné, en septembre dernier, une centrale nucléaire russe a connu un accident et un petit nuage radioactif est venu se balader sur la France. On aurait pu le savoir mais non, on n'a rien su. On ne l’apprend qu’aujourd’hui, alors que le nuage avance comme un rouleau compresseur piétinant nos pelouses d’air. On aurait pu vraiment le savoir, ce n’est pas son premier match au petit nuage. En 1986, il a déjà chargé après l’explosion à Tchernobyl, mais à l’époque, on a préféré dire que notre défense avait été plus forte, qu’on avait stoppé le petit nuage avant qu’il ne franchisse nos frontières.
A un moment donné, on aurait pu mais on n’a pas fait.
Allez savoir comment les choses auraient évolué si on avait fait autrement, si, parfois dans un quart de seconde, on avait décidé de prendre un autre chemin, guidés par notre foi ou notre instinct, sans calcul. Allez savoir où se nichent les regrets, quelle force ils ont, quelle culpabilité ils engendrent, comment se porte notre conscience avec tous ces ratés au regard de la violence advenue des faits.
On ne sait pas, on a droit à un seul essai.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.Titres du jour à 9h26 :
- EN DIRECT - Suivez les commémorations du 11-Novembre.
- L'automobiliste qui a foncé sur des étudiants à Blagnac souffre d'antécédents psychiatriques.
- Un mystérieux accident nucléaire se serait produit fin septembre en Russie.
- France - Galles (2-0) : en attaque, quatre garçons dans le vent.
- Voiture à contresens sur l'A75 près de Clermont-Ferrand : un jeune de 25 ans meurt dans l'accident.
GOOGLE NEWS STORY – 11 NOVEMBRE 2017
Les jours fériés font souvent des trous dans le calendrier. Un grand trou au milieu d’une semaine qui court plus vite que nos ombres ou, comme aujourd’hui, une combe planquée dans un week-end comme pour se faire oublier. Alors, bien enfouis sous nos plaids, on regarde les commémorations. On se souvient des gueules cassées de la première guerre. Les fleurs invendues de Toussaint finissent en gerbe sous l’Arc de triomphe. Plus beaucoup de poilus pour les voir se faner.
Pour le reste, on regarde les informations à la volée se perdre dans la grande tranchée du jour.
Plus de casques à pointes mais « quatre garçons dans le vent » à l’attaque. Dans le champ de bataille de Saint-Denis, la France bat le Pays de Galles. Très bien, encore une victoire sur l’ennemi. On fonce et on réfléchira après. On compte les gueules cassées : trois étudiants blessés par un automobiliste fou à Blagnac, un jeune homme décédé après avoir pris l’autoroute A75 à contresens et un mystérieux accident nucléaire en Russie qui ne compte pas encore ses victimes.
Pas grave, on a déjà trois blessés et un mort : ça ira pour un 11 novembre, on risquerait de manquer de chrysanthèmes.
Le vent secoue les ombres,
une main dans le dos du ciel,
dessine au fusain l’esquisse
d’une fosse où sombrera le jour,
tandis que l’autre main
porte la nuit jusqu’à toi
qui attend quelque miracle
derrière une fenêtre sans fin.
une main dans le dos du ciel,
dessine au fusain l’esquisse
d’une fosse où sombrera le jour,
tandis que l’autre main
porte la nuit jusqu’à toi
qui attend quelque miracle
derrière une fenêtre sans fin.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.Titres du jour à 9h22 :
- Grand ménage à la tête d'Altice.
- Macron en visite surprise à Riyad pour tenter d'apaiser les tensions régionales.
- Le retour des djihadistes français et de leurs familles sera examiné au cas par cas, affirme Macron.
- À la Une : Emmanuel Macron se confie au Time.
- Sens commun : le président Christophe Billan démissionne.
GOOGLE NEWS STORY – 10 NOVEMBRE 2017
Qui n’a jamais rêvé de faire le grand ménage ? Tout débarrasser quand les choses sont trop lourdes à porter, balancer tout dehors, vomir les trop-pleins. Lorsque l’immobilité spatiale et temporelle a fait son œuvre accumulant par strates vieilleries physiques comme tracas psychiques, c’est l’overdose qui menace et vous ronge de l’intérieur.
On a tous eu un jour cette envie mais lorsque ce sont les grands de ce monde qui vident leurs corbeilles, ce n’est pas sans dommages collatéraux.
Et ce matin, c’est bien de ce grand ménage-là dont il s’agit.
Les djihadistes vont être triés aux frontières. Au cas par cas, les uns seront laissés dans la grande poubelle du monde, les autres seront mis dans le bac de recyclage en attendant d’être jugés.
Chez Sens commun où l’odeur du Front National dérange, on met un coup de Fébrèze en poussant son président à démissionner.
Autour de la table du conseil d’administration d’Altice, c’est la même chose, on vire. Lorsque le poisson est pourri, on lui coupe la tête. Pas de quartier, pas de considérations morales, il faut dégager pour mieux satisfaire les vraies têtes que l’on ne voit jamais, celles de cette hydre moderne qu’on nomme vaporeusement actionnariat.
M. Drahi coupe les têtes, d’abord celle de son PDG, Michel Combes, qui peut retourner désormais chez lui faire le ménage dans son grenier. Il faut rassurer les marchés après la débâcle du cours de la société en bourse. Il faut vider les poubelles et apaiser les tensions, assène-t-il à ses administrateurs, à l’instar de notre président qui nettoie et apaise sur le plan géopolitique, aujourd’hui à Riyad et plus largement partout où dans le monde nous pourrions faire des affaires. Il faut rassurer et convaincre les investisseurs. Lisez son interview dans le Time, leur dit-il, en brandissant le magazine sur lequel Emmanuel Macron est en couverture. Vous verrez, la vision de demain est là !
Oui, ce matin, on fait le grand ménage avant l’hiver. On pense qu’on y verra plus clair après, que la vision de demain sera meilleure, que les cours en bourse une fois allégés s’envoleront, que les terroristes tiendront gentiment dans les bacs et les containers. En attendant, les poubelles se remplissent, les frontières s’épaississent, deviennent des goulots d’étranglements.
Après le ménage, il faudra considérer les déchets avant qu’à nouveau, tout cela nous ronge de l’intérieur.
La rumeur passe sous la porte.
Dans un courant d’air, secoue
le jour perdu entre deux fronces
que forment les sourcils de l’ombre.
Elle ne dit rien du silence
qui suit le bégaiement de la nuit,
rien qui n’évite ce raclement
de gorge pour avaler l’angoisse.
Dans un courant d’air, secoue
le jour perdu entre deux fronces
que forment les sourcils de l’ombre.
Elle ne dit rien du silence
qui suit le bégaiement de la nuit,
rien qui n’évite ce raclement
de gorge pour avaler l’angoisse.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.Titres du jour à 9h16 :
- Le Secours catholique réfute cinq idées reçues sur les pauvres.
- Anne Hidalgo met des bâtons dans la grande roue de Marcel Campion !
- Le contrôle des chômeurs par Pôle emploi aurait mené à 14 % de radiations.
- L'association Anticor dépose plainte pour relancer l'enquête sur Richard Ferrand.
- Yoann Barbereau, condamné en Russie, en fuite depuis un an, de retour en France.
GOOGLE NEWS STORY – 9 NOVEMBRE 2017
Ce mois-ci, Marie a été radiée. Chômeuse de longue durée, quatre ans qu’elle cherchait du travail. Elle fait partie de ces personnes victimes de la chasse aux sorcières que le nouveau gouvernement a lancée depuis quelques mois. 14% de gens qui se retrouvent sur le carreau.
Marie était caissière chez Auchan et c’est en 2013 qu’elle a perdu son emploi lorsque le supermarché a généralisé les caisses en libre-service. Les clients scannent eux-mêmes leurs produits, règlent par carte bleue. Plus besoin de main-d’œuvre, plus besoin de Marie.
Elle a fait quelques petits boulots. Elle a notamment été embauchée au guichet de la grande roue de la Concorde pendant les périodes de Noël mais cette année, il paraît que ce ne sera pas possible. Mme Hidalgo veut la supprimer.
Depuis 2013, elle a bien essayé de faire des formations mais elles n’ont abouti à rien. Elle a même un temps pensé partir en Russie pour un job humanitaire à l’Alliance française d’Irkoutsk. Puis, le directeur, un certain Yoann Barbereau, a eu des problèmes avec la justice russe. Condamné et poursuivi, il a dû fuir et le projet est tombé à l’eau.
Elle a ensuite tenté une reconversion comme secrétaire. Elle a même postulé pour un emploi d’assistante administrative au sein du mouvement « En marche ». Reçue par Richard Ferrant en personne, elle y a cru mais ça n’a rien donné. Devenu ministre puis président de groupe parlementaire à l’assemblée, lui aussi a eu des ennuis judiciaires et sa candidature est tombée aux oubliettes.
D’autres candidatures, d’autres échecs. La plupart du temps, on la trouvait trop âgée. Enfin, ce n’est pas en disant cela que les recruteurs la refusaient, mais, elle le sait, c’est son âge qui a posé problème dans de nombreux cas. Pourtant, à cinquante-cinq ans, elle se sent encore apte à travailler mais voilà, on préfère embaucher des personnes plus jeunes, soi-disant plus dynamiques, surtout des personnes qu’on pourra payer moins cher.
Enfin, Marie se dit qu’il ne faut pas se laisser envahir par les idées reçues. Ce n’est pas si simple. Et des raccourcis simplistes, elle en a entendu depuis quatre ans. « Si on cherche du travail on trouve » ou encore « Le chômage est la principale cause de pauvreté », quand on sait que près d’une personne sur cinq accueillies par le Secours Catholique travaille, dont un quart en CDI plein-temps, on voit bien que le malaise est ailleurs.
Que, oui, ce n’est pas si simple.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.Titres du jour à 9h20 :
- Donald Trump contre les anti-Trump.
- Accusé de viols, Tariq Ramadan est mis en congé de l'université d'Oxford.
- Un an après l'élection de Trump, les démocrates raflent la mise des élections partielles.
- Le budget de la Défense fait l'objet de vifs débats.
- Annonce Hulot sur le nucléaire: réactions politiques.
GOOGLE NEWS STORY – 8 NOVEMBRE 2017
Donald Trump, escorté de trois molosses, marche dans les rues de Séoul. Des barrières délimitent son trajet. Mélania Trump, dans son tailleur bleu, le suit quelques mètres derrière, un sourire de circonstance posé sur son visage figé. Donald serre des mains, lance des pouces levés à la foule massée derrière les barrières. Mélania parfois lève les yeux au ciel quand son mari s’adresse aux gens en les pointant du doigt.
Quelques pancartes anti-Trump brandies par la communauté américaine de Séoul fleurissent sur le passage du couple présidentiel. Sur celles-ci, on peut apercevoir des slogans qui demandent sa démission, des caricatures du président avec son visage citrouille, un Donald Trump derrière des barreaux ou encore des « Yes, we can ! » semblant signifier que, oui, on peut, le peuple peut le foutre dehors.
Donald pointe du doigt, Donald harangue, Donald insulte et Mélania soupire. Elle se rapproche, le prend par le bras, le tire vers elle pour lui indiquer de se calmer. Dans l’oreille, Donald lui glisse : « Je n’aime pas les anti-moi. ». Mélania, stupéfaite, lâche le bras de son mari, s’arrête près d’une barrière laissant le président en parade la distancer.
Pendant ce temps aux États-Unis, les démocrates raflent la mise aux élections partielles. Le budget de la Défense initié par le président provoque de vifs débats contestataires. Donald Trump est affaibli mais pour l’instant ce qui compte c’est sa marche dans les rues de Séoul, c’est son discours qu’il va prononcer tout à l’heure. Le reste du monde peut attendre, lui, il est là pour parler fort à la Corée du Sud, très fort ; le plus fort possible pour que de l’autre côté de la frontière, Kim Jong-un comprenne bien qui est le plus puissant.
Mélania traîne des pieds derrière le président. Elle aimerait que la distance s’allonge entre elle et lui jusqu’à ce qu’elle puisse disparaître dans la foule, se fondre parmi ces visages anonymes, se libérer de ses obligations de « first lady ». Elle pourrait alors tout reprendre à zéro, terminer ses études à l’université d’Oxford. Pourquoi pas ? Elle a toujours rêvé de vivre en Europe. Au Royaume-Uni ou même en France, ça ferait l’affaire aussi. Pourvu qu’elle soit loin de son mari et des États-Unis. Puis en Europe, il y a Tariq avec qui elle a eu une relation aussi secrète et rapide que passionnelle et compliquée. Aujourd’hui, il aurait bien besoin de moi, se dit-elle. Peut-être même qu’en France, elle pourrait envisager une carrière politique, s’exprimer enfin librement, auréolée de son expérience retrouver Tariq ou tenter de séduire Emmanuel, le beau président français.
Ces pensées s’emballent tandis que Donald est déjà sur scène, derrière son micro, à hurler des fadaises à des coréens médusés.
Emmanuel Macron ou Nicolas Hulot. Il est beau, lui, quand il parle d’énergies renouvelables ou de nucléaire. Puis, l’environnement, c’est son truc à Mélania.
C’est décidé. Dès qu’ils rentrent à Washington, elle quitte Donald et se tire en Europe.
Quelques pancartes anti-Trump brandies par la communauté américaine de Séoul fleurissent sur le passage du couple présidentiel. Sur celles-ci, on peut apercevoir des slogans qui demandent sa démission, des caricatures du président avec son visage citrouille, un Donald Trump derrière des barreaux ou encore des « Yes, we can ! » semblant signifier que, oui, on peut, le peuple peut le foutre dehors.
Donald pointe du doigt, Donald harangue, Donald insulte et Mélania soupire. Elle se rapproche, le prend par le bras, le tire vers elle pour lui indiquer de se calmer. Dans l’oreille, Donald lui glisse : « Je n’aime pas les anti-moi. ». Mélania, stupéfaite, lâche le bras de son mari, s’arrête près d’une barrière laissant le président en parade la distancer.
Pendant ce temps aux États-Unis, les démocrates raflent la mise aux élections partielles. Le budget de la Défense initié par le président provoque de vifs débats contestataires. Donald Trump est affaibli mais pour l’instant ce qui compte c’est sa marche dans les rues de Séoul, c’est son discours qu’il va prononcer tout à l’heure. Le reste du monde peut attendre, lui, il est là pour parler fort à la Corée du Sud, très fort ; le plus fort possible pour que de l’autre côté de la frontière, Kim Jong-un comprenne bien qui est le plus puissant.
Mélania traîne des pieds derrière le président. Elle aimerait que la distance s’allonge entre elle et lui jusqu’à ce qu’elle puisse disparaître dans la foule, se fondre parmi ces visages anonymes, se libérer de ses obligations de « first lady ». Elle pourrait alors tout reprendre à zéro, terminer ses études à l’université d’Oxford. Pourquoi pas ? Elle a toujours rêvé de vivre en Europe. Au Royaume-Uni ou même en France, ça ferait l’affaire aussi. Pourvu qu’elle soit loin de son mari et des États-Unis. Puis en Europe, il y a Tariq avec qui elle a eu une relation aussi secrète et rapide que passionnelle et compliquée. Aujourd’hui, il aurait bien besoin de moi, se dit-elle. Peut-être même qu’en France, elle pourrait envisager une carrière politique, s’exprimer enfin librement, auréolée de son expérience retrouver Tariq ou tenter de séduire Emmanuel, le beau président français.
Ces pensées s’emballent tandis que Donald est déjà sur scène, derrière son micro, à hurler des fadaises à des coréens médusés.
Emmanuel Macron ou Nicolas Hulot. Il est beau, lui, quand il parle d’énergies renouvelables ou de nucléaire. Puis, l’environnement, c’est son truc à Mélania.
C’est décidé. Dès qu’ils rentrent à Washington, elle quitte Donald et se tire en Europe.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.
Titres du jour à 9h10 :
- À la Une : le bilan des six premiers mois d'Emmanuel Macron à l'Élysée.
- En direct : les nouvelles révélations des « Paradise Papers ».
- Nouvelle opération escargot des forains aux abords de Paris.
- Fusillade au Texas: "Il ne s'arrêtait pas de tirer".
- Le journal de 7h30 : un dénouement imminent dans l'enquête sur la mort d'Alexia Daval ?
GOOGLE NEWS STORY – 7 NOVEMBRE 2017
Aujourd’hui, à l’Élysée, Emmanuel Macron reçoit Christophe Castaner pour une réunion de travail. Dans son bureau, les deux hommes se saluent d’une poignée de mains franche et appuyée suivie d’une accolade généreuse :
- Six mois déjà que tu es au pouvoir, Manu, tu te rends compte ? Faut fêter ça !
- Oui, justement, je t’ai demandé de venir, Chris, car il faut qu’on communique efficacement sur le sujet et, en même temps, sans trop insister, tu vois ? Faut éviter le croquignolesque. On se fait un brief, rapido ?
- Ok, Manu, je t'écoute. Comment tu vois les choses ?
- Oh putain, t’as vu ?
- Quoi ?
- Les « paradise papers » !
- Oui et alors ?
- Chris, faut pas déconner avec ça. J’ai peur que ça me retombe sur la gueule cette histoire.
- Mais tu n’y es pour rien !
- Oui, si on veut… Et en même temps, c’est pas de la poudre de perlimpinpin ce dossier. Mets-toi en veille sur le sujet ok ?
- Ok, Manu. Pour tes six mois, alors, on fait un discours ?
Emmanuel s’assied à son bureau, sort son premier téléphone, puis le second, regarde l’écran de l’un puis l’écran de l’autre.
- Pourquoi j’ai pas encore un iPhone X, moi ?
- Euh je sais pas, Manu.
- Puis c’est quoi ce galimatias avec Campion et les forains ? Il fout le bordel chaque année celui-là. Balance le dossier à Bruno Roger-Petit, faut qu’il bosse un peu ce fainéant. Parles-en à Gérard aussi, faut que le ministre de l'Intérieur soit dans la boucle.
- Ok, Manu. Mais pour les six mois, on fait quoi ? Tu veux qu’on organise une soirée à la Rotonde. J’invite Bern et toute la clique ?
- Oui, c’est bien ça. Fais en sorte que j’ai le nouvel iPhone aussi. Je suis le président de la France. Je peux pas en même temps être technologiquement dépassé.
- Tu le veux de quelle couleur ?
- On s’en fout de ça ! Bon, pour les six mois, tu le vois comment le discours ?
- Eh bien, faudrait continuer à tracer la ligne vers où on tend en précisant combien tu es cultivé, beau, aimable et intelligent, tout en récapitulant tout ce que tu as déjà fait dans un discours dense et éclairé.
- Mouais.
Un des téléphones dépassés d’Emmanuel Macron sonne. « Deux minutes, Chris, c’est Donald ! ».
- Hi, Donald ! How are you ?
- C’est la dogbed, Manu ! Au Texas, on a encore eu une fusillade où le fusilleur n’arrête pas de fusiller.
- La dogbed ?
- La chienlit, Manu ! Comme disait Charles. You know ?
- Ah oui, ok. Tu sais Donald, nous aussi, on a des fusilleurs qui n’arrêtent pas de fusiller. Tu te rappelles le Bataclan, Charlie tout ça ?
- Oui oui, mais nous c’est pas pareil. On est aux États-Unis d’Amérique. « Make America great again » et puis paf ça canarde dans tous les coins et moi, j’en prends plein la gueule, tu vois ?
- Oui bon, t’inquiète, on en reparle. Faut que je bosse sur la fête pour mes six mois à l’Élysée, parce que c’est mon projeeeet ! Je t’invite pour le 14 juillet ok ?
- Oh oui, merci, Manu, ça me détendra tes petits soldats !
- Allez bisou et God bless america hein ?
- Bisou, Manu
Emmanuel raccroche et reste un instant interdit à pianoter sur son téléphone.
- C’était Donald.
- Oui, j’avais compris, répond Christophe
- Il est bad, le garçon. Il est à deux doigts de péter les plombs.
- Moi je pense qu’il y a longtemps qu’il les a pétés. Ce mec est dingue, Manu !
- Oui mais c’est le président des states. Qu’est-ce que tu veux que je fasse ?
- En parlant de dingues, t’as vu pour la joggeuse calcinée ? Paraît que l’avocat de la famille sait des trucs qu’on sait pas.
- Comment ça se fait ça ? On doit tout savoir avant tout le monde, Chris ! Je te l’ai déjà dit ça. C’est la dogbed dans cette équipe !
- Ok ok, Manu, ne t’énerve pas. J’en parle à Gérard et je lui dis de revenir vers toi.
- Ok, bon allez, faut que j’aille sortir Nemo sinon il va pisser sur la cheminée et je vais encore passer pour un con. Déjà que j’ai pas le nouvel iPhone.
- Ah et le discours pour tes six mois alors ?
- On verra plus tard. Check Chris !
- Check, Manu.
Ce soir est une coulure
rouge vif dans l'ouverture
blanche et poreuse
que crée un nuage laiteux.
Un passage pour le désir
accoudé au zinc du ciel
ou bien juste une envie
que le nuage va désosser.
rouge vif dans l'ouverture
blanche et poreuse
que crée un nuage laiteux.
Un passage pour le désir
accoudé au zinc du ciel
ou bien juste une envie
que le nuage va désosser.
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Titres du jour à 9h26 :
- Etats-Unis : ce que l'on sait de la fusillade qui a fait 26 morts dans une église au Texas.
- « Paradise Papers » : l'offshore est-il forcément illégal ?
- Pierre Joxe demande des "excuses publiques" à la fille d'Éric Besson.
- Trois départements en alerte orange dans le Sud pour vents violents.
- Suppression du marché de Noël : Campion et les forains tentent de bloquer Paris.
GOOGLE NEWS STORY – 6 NOVEMBRE 2017
Ce matin encore,
ouvrir les papiers du paradis.
Se demander si tout ça est légal.
Si nous abreuver d’informations
venues d’enfer plutôt que du paradis,
de manière aussi brutale, est légal.
Si l’on doit vraiment compter
le nombre de morts au Texas.
Si le nombre 26 est moins terrible
que trente, cinquante ou cent.
Si le vent du Sud rend vraiment fou,
pourquoi le partager avec les gens du Nord ?
Si le marché de Noël est supprimé,
pourquoi ne pas annuler Noël aussi ?
Ne devrions-nous pas demander
des excuses publiques à tous ceux
qui broient du noir et nous le servent
à l’heure du café, chaque matin ?
Parfois il n’y a rien à côté,
que le vide entre deux respirs.
Mais cette apnée est celle
où tu te tiens, en attendant
que s’éveille une part de réel
entre la porte et le dehors,
dans le bâillement de la nuit
ou l’éclair de l’aurore à l’aube,
comme un chat guette l’oiseau.
que le vide entre deux respirs.
Mais cette apnée est celle
où tu te tiens, en attendant
que s’éveille une part de réel
entre la porte et le dehors,
dans le bâillement de la nuit
ou l’éclair de l’aurore à l’aube,
comme un chat guette l’oiseau.
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Titres du jour à 9h22 :
- Clarence Rodriguez : "Le prince héritier prend des risques inconsidérés pour que l'Arabie saoudite change".
- Meurtre d'Alexia Daval : la jeune femme a été étranglée, mais pas violée.
- Tariq Ramadan aurait couché avec ses élèves mineures.
- Strauss-Kahn : "il est temps que le PS disparaisse".
- Météo : 3 départements du sud placés en alerte orange aux orages et pluie-inondation.
GOOGLE NEWS STORY – 5 NOVEMBRE 2017
Dominique Strauss-Kahn attend dans le vestibule du palais d'Al-Yamamah que le prince héritier d’Arabie saoudite veuille bien le recevoir. Il feuillette un magazine trouvé sur le haut guéridon en marbre auprès duquel il est assis. Une sorte de Paris Match à la sauce saoudienne. Plus d’images cependant que de reportages ou d’interviews fouillés dans cette publication de toute façon rédigée en arabe, langue que l’ex-patron du FMI ne lit pas. On y voit le prince, Mohammed ben Salman, poser avec la journaliste française, Clarence Rodriguez, qui sort un livre sur la fulgurante ascension du futur roi.
Dominique s’impatiente. Voilà une heure qu’il poireaute sous les dorures. S’il souhaite que son pays change, il faudrait que ce prince commence par ne pas faire attendre les grands de ce monde, se dit-il, lorsqu’il aperçoit au fond du long couloir approcher un majordome. Le domestique passe lentement devant lui, sans un mot, sans même un regard.
Il y a cinq ou six ans, cet homme assis ici comme un vulgaire voyageur de commerce était destiné à devenir le président de la cinquième puissance mondiale, et voilà qu’aujourd’hui, même le petit personnel ne le calcule plus. Dominique ronge son frein. Il ne va pas se plaindre. Le plus gros de ses ennuis judiciaires est derrière lui. L’opinion est accaparée ailleurs notamment avec les faits divers comme celui du meurtre d’Alexia, pauvre fille étranglée sur les bords de la Saône. Puis, au niveau des scandales, d’autres ont pris le relais : Tariq Ramadan accusé d’avoir couché avec ses élèves mineures ou encore Weinstein, bien-sûr, au centre de cette énorme affaire d'agressions sexuelles qui fait passer ses frasques d’antan pour du petit libertinage.
Depuis quelques mois, Dominique sent qu’il peut revenir sur le devant de la scène politique, qu’il en a les moyens. Il est temps qu’il retrouve une stature nationale voire internationale. Son parti politique moribond va disparaître, il en est convaincu, et c’est sur ses cendres qu’il renaîtra. Il faut maintenant qu’il avance tout seul en côtoyant les personnalités qui compteront demain. C’est l’objet de sa visite improvisée en Arabie saoudite. Il est persuadé qu’avec la nouvelle génération qui arrive au pouvoir, les pays du Golfe vont prendre une toute autre ampleur qu’auparavant.
Mais voilà, pas de prince à l’horizon. Le palais est silencieux. Il s’entendrait presque penser : « Tout de même, j’étais bien dans mon grand bureau au FMI. J’avais toutes les filles que je voulais. De jour comme de nuit. Tout le monde me baisait les pieds… et pas que les pieds. ». Il a chaud, il sent monter en lui une irrépressible pulsion sexuelle qui lui rougit les joues. « Putain qu’est-ce qu’il fait chaud dans ce pays ! Ils ne m’ont même pas proposé à boire ! ».
Il regarde la couverture du magazine posé sur ses genoux. Le prince affiche un sourire carnassier sous une barbe noire fournie. A ses cotés, la jolie journaliste française semble faire un clin d’oeil aguicheur à l’objectif. Dominique se dit que c’est par elle qu’il doit commencer. C’est elle qui va l’introduire auprès du prince. C’est plus malin que d’attendre ici dans ce vestibule surchauffé que son altesse daigne lui accorder une audience. Il se saisit de son smartphone, envoie des SMS à deux ou trois personnes bien placées afin d’obtenir le numéro de Clarence Rodriguez. Cinq minutes plus tard, il le reçoit de sa secrétaire accompagné d’un smiley qui tire la langue. Il l’appelle :
- DSK à l’appareil.
- Bonjour M. Strauss-Kahn ! Que me vaut...
- Je veux vous voir. Vous êtes où ?
- En France, dans le Gard sous une pluie torrentielle, orages, tempête. Je vous passe les détails, ça risque de couper, M. Straus-Kahn !
- Laissez tout tomber et prenez le premier avion pour Riyad !
- …
Sous l’épais rideau de poix,
la fenêtre a envie de lumière.
Le ciel trépasse sans un pli,
tandis qu’un sourire de lune
allume la vitre d’un reflet,
un éclat roux que seul voit
celui qui tient l’instant à côté.
la fenêtre a envie de lumière.
Le ciel trépasse sans un pli,
tandis qu’un sourire de lune
allume la vitre d’un reflet,
un éclat roux que seul voit
celui qui tient l’instant à côté.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.Titres du jour à 9h40 :
- Puigdemont, l'imprévisible président catalan "en exil" déconcerte.
- Donald Trump se lance dans un périple de 10 jours en Asie.
- Agressions sexuelles : la police de New York a « un vrai dossier » sur Weinstein
- Fresnes: des dizaines de touristes asiatiques dépouillés devant leur hôtel.
- États-Unis : Disney World se savait infesté d'alligators avant la mort d'un enfant.
GOOGLE NEWS STORY – 4 NOVEMBRE 2017
Un alligator dort paisiblement sur la plage artificielle d’un des nombreux lacs du gigantesque parc d’attractions Disney World. Mâchoires serrées, yeux renflés et ventre repu, l’animal émet un ronflement régulier. Autour du lac, quelques bambins s’animent, prennent des photos, sont excités et voudraient bien le toucher mais une pancarte l’interdit et les barrières érigées à dix mètres de la bête sont infranchissables.
Pendant ce temps, Donald Trump décolle pour une tournée de dix jours en Asie. Là-bas, l’attend le dossier explosif de la Corée du Nord, un vrai dossier à sa hauteur, pas comme dans son pays où les menues affaires sexuelles d’un magnat d’Hollywood lui passent au-dessus de la tête. Là-bas, c’est du lourd, du sérieux, mais les frontières y sont tout aussi infranchissables qu’à Disney World et ça, ça a le don d’irriter l’égo du président.
A bord d’Air Force One, installé dans son large fauteuil en cuir fauve, Donald s’est endormi. Il rêve de cette face jaune de Kim Jong-un. Il rêve d’approcher cette bête sanguinaire pour lui tordre le cou. Il n’en ferait qu’une bouchée.
L’alligator bouge une patte et c’est une nuée d’écrans de téléphones qui se lève pour filmer l’instant. Mais il ne fera plus aucun autre mouvement. Il dort et lui aussi semble rêver. De quoi peut bien rêver un alligator ?
A la liberté de retourner dans les marais sauvages, dans son pays d’origine comme Puigdemont rêve de mettre fin à son exil pour retourner dans sa Catalogne natale ? Ou bien rêve-t-il simplement d’aller sur l’autre rive dévorer les bambins, de parcourir ensuite les allées en rotant, de vider les hôtels de leurs occupants, de dépouiller tous ces touristes asiatiques avec leurs bagages en croco ?
Ou alors et c’est le plus plausible, un alligator n’est qu’une tête vide et ne rêve pas.
L’avion présidentiel atterrit à Séoul. Le président se réveille brusquement. Tout son corps est engourdi comme s’il venait de terminer un combat à mains nues. Sur le tarmac, les officiels sud-coréens l’attendent et dès qu’il franchit la porte de l’avion en dressant un poing conquérant au pays des Hans, c’est une nuée d’écrans de téléphones qui se lève pour filmer l’instant.
Donald Trump descend lentement l’escalier en savourant sa toute puissance : « Je suis un vrai puissant, un vrai alligator, je vais tous les bouffer ! ».
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.Titres du jour à 7h57 :
- Procès Merah : Latifa Ibn Ziaten estime que la justice n'est pas allée « jusqu'au bout ».
- L'organisation Etat islamique revendique l'attentat de New York.
- Le compte Twitter de Trump désactivé par un employé du réseau social.
- Pourquoi les femmes ne devraient plus travailler à partir de ce vendredi.
- Patrice Evra perd ses nerfs et frappe un supporter.
GOOGLE NEWS STORY – 3 NOVEMBRE 2017
Manon s’est levée tôt, ce matin. Elle doit absolument boucler le dossier sur lequel elle travaille depuis des mois. La plaidoirie a lieu cet après-midi à la cour d’assises.
Elle dépose la pile des pièces sur son bureau, un dossier de cinquante centimètres de haut qui déborde de dépositions, de documents en double, en triple exemplaire, d’assignations, de conclusions, de précédentes décisions rendues dans la même affaire, etc.
Manon doit se réveiller rapidement et aller jusqu’au bout. Elle pense à ça : aller jusqu’au bout, fouiller dans cette tonne de paperasse jusqu’à trouver un axe à sa défense. La justice est trop souvent accusée de ne pas aller jusqu’au bout. Évidemment, c’est l’affaire Abdelkader Merah qu’elle a en tête et la décision rendue hier qui, au-delà de l’opinion et de la colère des victimes, secoue aussi le landerneau judiciaire.
Aujourd’hui, elle ressent encore plus fortement le poids de sa responsabilité. Jeune avocate, c’est le premier dossier important qu’elle doit mener à bien. Elle défend un assassin. Elle en est convaincue. Mais son client a pris le parti de plaider non-coupable, de ne rien revendiquer des accusations dont il fait l’objet. Quand il s’agit d’un crime, c’est Maître Dupont-Moretti qui un jour lui a dit ça dans les couloirs du tribunal, lorsqu’il s’agit d’un crime, il ne te faut rien revendiquer à la place de ton client, suis-le ! Jusqu’au bout ! Il n’y a que les organisations terroristes comme l’EI qui revendiquent leurs crimes, les autres, sont dans le déni. Toujours.
Mais dès lors, comment aller jusqu’au bout ? Manon doute. Au fond d’elle, elle ne sait plus très bien si elle est en capacité de défendre quelqu’un qu’elle sait pertinemment coupable.
Elle lève un instant la tête de son dossier, regarde le jour se lever à travers la fenêtre. Un bleu pur qui ne ment pas et au milieu un long nuage dressé à la verticale comme le bâton de la justice. La justice doit se dresser pour la vérité. Il faut avoir du courage pour l’affronter. Pas simplement dans les cours d’assises mais aussi dans la vie de tous les jours : aussi futiles soient-ils, accomplir des actes qui concourent à un sentiment de justice. Comme couper le compte Twitter du président des États-Unis quand il dit trop de conneries, par exemple. Elle sourit à cette pensée alors que le nuage de la justice poussé par le vent se décompose çà et là, en formant d’abord un point d’exclamation et puis lentement en amorçant une courbe sur le haut, un grand point d’interrogation.
Manon replonge dans les dernières déclarations de son client, cherche la faille, celle qui lui permettrait de prendre le lead, comment on dit dans le jargon. Reprendre l’avantage sur les parties civiles qui, il faut bien qu’elle se l’avoue, mènent pour l’instant le jeu.
Aller jusqu’au bout ! Elle répète cette phrase dans sa tête comme un mantra.
En face, le procureur, un homme aguerri, plus de trente ans de métier, ne lui fera pas de cadeau. En plus de ses compétences, ce vieux roublard se double d’une misogynie incroyable. Là aussi, il faudra qu’elle aille jusqu’au bout, qu’elle ne se laisse pas dévoyer par ses habituelles blagues lourdingues. L’autre jour – rebondissant sur un communiqué d’un collectif féministe faisant état qu’à partir de ce vendredi, au vu des disparités salariales, on peut considérer que les femmes travaillent bénévolement jusqu’à la fin de l’année – ce mufle a sauté sur l’occasion pour l’inviter à rester chez elle cet après-midi : « Ne viens pas plaider, si tu n’es pas payée ! » lui a t-il asséné en descendant les marches du palais. Un rire gras partagé entre hommes s’ensuivit sans que Manon ne sourcille.
Elle aurait pu s’énerver, avoir envie de le frapper, elle l’aurait fait volontiers. Mais elle a assez à faire avec la violence des autres. Celle de ses clients bien sûr mais aussi celle qu’elle définit comme gratuite. Des actes isolés comme dernièrement celui de ce joueur de foot qui s’en est pris subitement à un supporter sans raison. Un de ces multiples actes qui la laissent pantoise car inexplicables, inexcusables, indéfendables, à part d’invoquer la folie !
Aller jusqu'au bout ? Il est dix heures et Manon n’a pas avancé d’un pouce. Son client sera condamné si elle ne trouve pas une défense viable d’ici midi. Peut-être qu’il en serait mieux ainsi, peut-être qu’elle n’est pas faite pour ce métier, peut-être qu’elle devrait rester à la maison cet après-midi.
Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.Les titres du jour à 8h11 :
- DIRECT. Attentat de New York : Trump réclame la peine de mort pour son auteur.
- RER A: Le trafic reprend ce jeudi matin.
- Pyrénées-Orientales: Il décède après avoir été attaqué par ses deux chiens
- Harcèlement sexuel : le ministre britannique de la Défense démissionne.
- Légion d'honneur : le (tardif) retour du mérite.
GOOGLE NEWS STORY – 2 NOVEMBRE 2017
Donald s’ennuie dans son grand bureau ovale. Il fait les cent pas, s’assied sur son sofa, s’allonge puis se relève. Quelques pas encore à tourner en ovale, puis il saisit son téléphone et publie un tweet : « Le terroriste de NYC [New York City] était satisfait et a demandé que le drapeau de l'EI soit accroché dans sa chambre d'hôpital. Il a tué 8 personnes et en a grièvement blessé 12. IL DEVRAIT ETRE CONDAMNE A MORT ! ».
Voilà, se dit-il, en sautant lourdement sur son fauteuil, il fallait que je le dise !
Pendant ce temps à Paris, alors que Trump s’arroge le droit de vie ou de mort en 140 caractères, le RER A démarre lentement. A l’intérieur, le gris de l’automne se lit sur tous les visages. Les paupières sont baissées, certains continuent leur nuit, d’autres, yeux rabattus sur leurs petits écrans, prennent connaissance vaguement des nouvelles du monde.
Jean ouvre son smartphone et lit le tweet du président des États-Unis. Il va mal finir, pense-t-il.
De l’autre côté de la rame, Paul like le tweet et le partage comme 14508 personnes avant lui. Cela fait quatre heures que le président n’a pas tweeté. Ce n’est pas normal.
Jean lit les commentaires attachés à ce tweet. Une bande de chiens galeux adoubent le maître du monde, des fans qui ne manquent pas une seule des saillies de l’homme censé diriger le pays le plus puissant de la planète. Jean est effaré. Un jour, ces mêmes chiens se retourneront contre lui. Une telle meute deviendra vite incontrôlable, c’est lui qu’ils tueront ! Ou alors, c’est la curée actuelle contre tous les puissants mâles de son espèce qui aura sa peau. Ses multiples harcèlements sexuels seront révélés, comme il semblerait que ce soit le cas désormais pour le ministre britannique de la Défense, et là, il sera destitué.
Après son retweet, Paul se gargarise. Enfin, un président qui prend les choses en mains, qui agit contre le terrorisme, écrit-il en commentaire de la publication de Donald Trump.
« Il mérite la légion d’honneur, que Macron la lui donne et vite ! »
« Voilà un homme qui a le mérite de réagir rapidement et bien ! ».
« Vive Donald Trump ! ».
« Qu’il les tue, tous ! ».
Une salve de tweets que Paul lance sur le réseau de manière irrépressible. Il en a la bave qui lui coule des lèvres. Ses doigts sont passés en mode automatique, sans contrôle de son cerveau qui semble s’être mis sur pause.
A la station La Défense, Paul et Jean descendent. Pris par la cohue, ils se bousculent légèrement à la sortie de la rame. Jean s’excuse, leurs regards se croisent. Paul sourit et continue son chemin. Jean le suit, le rattrape et lui tape sur l’épaule. Paul se retourne :
- Tu es Paul Blanc ?
- Oui et toi Jean Grémond ?
- Ça alors ?
- Le lycée Voltaire ?
- Oui, c’est ça !
- Oh là là ! Ça fait trente ans au moins, non ?
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Les titres du jour à 9h20 :
- Joggeuse disparue : «Elle était heureuse», souffle un proche.
- États-Unis : ce que l'on sait de l'attaque à la camionnette qui a fait huit morts à New York hier soir.
- Chômage, tarifs médicaux : ce qui change au 1er novembre.
- Toussaint : une start-up permet de fleurir les tombes à distance.
- PSG-Anderlecht (5-0) : la folle soirée de Layvin Kurzawa.
GOOGLE NEWS STORY – 1er NOVEMBRE 2017
Ce que l’on sait de l’attaque à la camionnette à New York ? Qu’elle a fait huit morts et c’est déjà une information suffisante.
Ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas. Comment vraiment savoir si ce que l’on sait est plus important que ce que l’on ne sait pas ?
Qu'est-ce que l’on sait de Layvin Kurzawa, auteur d’un triplé lors d’un match de foot ? Rien, à part qu’il est heureux comme la joggeuse disparue « était heureuse ». Voilà une belle hiérarchie de l’information !
Alexia Daval, disparue depuis samedi matin, « était heureuse ». Ce que l’on sait ici, si on ne va pas plus avant, c’est que cette révélation n’est pas satisfaisante quant à la compréhension de l’affaire. Elle « était heureuse » et puis quoi ? Si ce n’est l’emploi du passé – elle était heureuse donc ne l’est plus, donc elle est morte ? – rien à la seule vue du titre de presse ne nous renseigne sur les faits, ne nous dit quoi que ce soit de plus sur cette disparition.
Seule certitude en ce 1er novembre, des choses changent et disparaissent concernant le chômage et les tarifs médicaux. Mais sait-on tout de ces modifications, de ces suppressions et de leurs répercussions ?
Qu'est-ce que l’on sait, qu'est-ce que l’on va chercher à savoir du chômage si on a un emploi ? Qu'est-ce qui nous intéresse de connaître sur les tarifs médicaux si on a vingt ans et qu’on est en pleine forme ?
Qu'est-ce que l’on sait encore de la disparition de nos chers en ce jour de Toussaint où les tombes vont tout à coup fleurir sous l’injonction du calendrier ? Qu'est-ce que l’on sait, que va-t-on retenir et éprouver si, comme le préconise cette nouvelle application en ligne, on fleurit nos tombes à distance, si finalement c’est un rappel sur notre smartphone qui déclenche le souvenir d’un proche disparu ?
Des disparus, des supprimés, des non-dits, des cachés : ce que l’on en sait, c’est qu’on ne sait rien et c’est important de bien le savoir.