Chère application,
Jeudi 30 juin. Écrire le matin avec les brides de vie de la veille qui coulent dans les doigts comme le café dans ma tasse. Un goutte d’eau fraîche permet d’en faire passer le goût âcre. Je bois et passe le breuvage à l’alambic des pensées de la nuit. Je distille et remets le tout en bouche. Je goûte, touille entre les joues puis recrache ici dans ta petite fenêtre, chère application. Pardon.
Jeudi 30 juin. Sache tout de même que je t’épargne les résidus. Tout ce qui peut coller au fond de la tasse, je le garde pour moi. J’en fais des fonds de soupe que je bois seul dans mon coin quand me vient la « mélanlcoolique ». Ne souligne pas en rouge, c’est bien ce que j’ai voulu écrire. Mot-valise pour éviter le trop dans les creux.
Jeudi 30 juin.
Une mouche zélée
vient agacer mes pieds,
tourne, se pose, part, revient.
Je pense au vieux papier
collant qui trônait au plafond
de la cuisine de ma grand-mère.
À demain, chère application.
- 30.6.22