Pensées
samedi 12 février 2011
Les pensées s’entrechoquent. Les internes, courbes et torves viennent tarauder l’esprit faible tandis que les autres, les externes, droites et fières, veulent ouvrir le monde, regarder loin et dégager les premières, ne plus leur laisser place pour agir. Il y a le moment où les deux se rencontrent, s'apostrophent, se déchirent pour en découdre. Elles jouent des coudes, n’hésitent pas à se lancer des piques dans le cœur. Elles n’ont qu’un seul but : occuper le terrain, s’imposer et se déclarer pensées principales.
Les internes, oui, celles du dedans, dans une mièvrerie répugnante, agissent sur les blessures, sur le besoin d’être, de rêver encore un possible qui s’évanouit. D’autant plus coriaces qu’elles savent la tâche ardue, elles ressassent, repassent de vieux films en noir et blanc, essayent de toucher le point sensible qui active de vieux démons, exacerbe l’imagination maligne propulsant l'image de corps aimés disparus. Impossible à supporter. Les externes, elles, s’affolent, hissent le drapeau blanc, chassent par la lumière les pensées trop près et les illusions défuntes mais elles se heurtent aux charmes obliques qui reviennent sans cesse flatter l’innocence, enjôler la crédulité et réveiller l’espoir déchu.
Aucunes n’arrivent à vaincre. La bataille s’étire, fourbit les neurones, excite puis apaise, réjouit puis désole, le tout déborde infini de mots à contre-sens, de vérités fausses en mystifications sincères.
edit
ça se déroule, l'écheveau
RépondreSupprimerj'aime bien de lien en lien...
les internes sont rusées et elles arrivent à sembler battre en retraite après avoir contaminé les externes
RépondreSupprimerMu > mouais un vrai parcours de combattant ! :)
RépondreSupprimerBrigetoun > oui des virus, de vrais saloperies...
qu'appelles-tu une pensée externe ? J'avoue que cette pensée là me laisse perplexe.
RépondreSupprimerPhilippe > Ce sont les belles pensées, celles qui donnent vers l'extérieur sans prise de tête greugneugneu tu vois ? ;)
RépondreSupprimerDonc les pensées "externes" seraient celle de l'agir.
RépondreSupprimerIci et maintenant.
Pas à hésiter, je choisis les "internes", j'aime trop ma mauvaise humeur! (Quel texte! Un peu de repos maintenant, Christophe!:)
RépondreSupprimerJe reconnais votre canapé!! le fameux!
Baissez le volume des pensées, internes, externes, Musique... à fond !
RépondreSupprimermal au crâne!
RépondreSupprimerPfiou ! Ça ramolli les synapses ça.
RépondreSupprimerJe prends les pensées externes, pour prendre l'air...
Kouki > C'est ça oui agissons !
RépondreSupprimerDepluloin > ah oui le canapé ! encore un meuble dis-donc.
Frédérique > ah non ah non, je veux toujours m'entendre penser :)
Cat > allez t'envoie des pensées externes pour raffermir tes synapses :)
beauté du texte, fluidité de la pensée, beauté d'un monde. Intérieur. Merci.
RépondreSupprimerPrise de tête, quoi. ;-)
RépondreSupprimerwaouh ! quelle envolée, j'en ai les pensées qui s'entrechoquent !
RépondreSupprimerSuperbe !
GdeC > Beauté ou flétrissures, quoi qu'elles peuvent être belles aussi. Merci à vous.
RépondreSupprimerco errante > si il n'y avait que la tête de prise.
cortisone > Merci.
Belle bataille qui tourne forcément à la confusion du dehors et du dedans. Si j'osais, je dirais que ce texte est deleuzien. Ah ben ça y est ! Je l'ai dit.
RépondreSupprimerDominique > Ah ben, vous l'avez dit mais vous y allez fort ! Merci.
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