Dresser une oreille

8.2.18

Un orage ne pourrait rien y changer. Il y a dans l’air cette amertume qu’on ne peut laver. Les hivers sont des témoins extraordinaires du temps qui passe. Lesquels patinent nos peaux de leur éternel retour, rognent nos jours et finiront bien par éteindre nos yeux. 
Un orage ne pourrait rien y changer. De toute façon, on n’en voit guère en hiver éclater les nuages noirs pour dégager le ciel. Ce ne sont pas ces quelques pluies acides qui précédent la neige qui vont déciller nos soupirs. Rien dans la saison morte n’est capable de dresser une oreille au jaillissement d’un espoir. Rien. Si ce n’est peut-être cette mouche collée à la vitre qui rêve déjà de rosée et de mois de mars. 

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