Je tombe

17.9.10

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Un corps sur un lit, mon lit, mon corps certainement. Et un trou, un grand trou, noir. Autour, un conduit conique à spirales tourne entre mes deux yeux et me tire vers le bas. Une rotation qui s’accélère, des voyants qui crépitent sur les enroulements, vert, rouge, vert, rouge. Et mon esprit fermé qui subit. Je dors ou pas.

Dans l’escalier, des pas. Non, des boules en plastique dur qui tombent sur chaque marche, en cadence. Oui, c’est ça, des billes vertes et rouges qui tombent dans le trou. Le précipice, c’est la dernière marche, le trou le palier de ma chambre, l’escalier la spirale maligne. La vis sans fin pivote, elle veut m’arracher du lit et me balancer dans ce gouffre, je ne peux pas dormir sinon je tombe. Ma tête vire, mes tempes crient une eau noire, j’essaie, j’ouvre les yeux pour que la chute cesse. Ne peux pas. Mes paupières restent fermées. Vert, rouge, vert, rouge. Mes deux pouces étirent mes sourcils et mains plaquées sur le visage, je tire mon front sous le crâne pour sortir mes yeux de leur abîme.

Rien, le vide, je tombe, je tombe. Et le réveil sonne.

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