Où rien, plus rien ne pèse #VasesCo @dheissler

2.11.12

Premier vendredi du mois, c’est jour de vases communicants. Ce mois-ci j’accueille la poètesse, bloggeuse et même codeuse Deborah Heissler, auteur du texte ci-dessous. A noter sa dernière publication Comme un morceau de nuit, découpé dans son étoffe éditée chez Cheyne éditeur qui a obtenu le prix de Poésie Francophone Yvan Goll 2011 et le prix du poème en prose Louis Guillaume 2012. Pour en savoir plus sur Déborah, voir sa bibliographie.
Vous trouverez mon texte en échange dans ses carnets sur deborahheissler.blogspot.fr/ et comme d'habitude, vous suivrez les liens de tous les échanges sur la liste établie par la grande prêtresse des vases, Brigitte Celerier. 
Nous dédions ces vases communicants, Déborah et moi, comme nombreux de ceux qui échangent aujourd’hui, à celle qui prenait chaque mois un grand plaisir à écRire quelques-unes des plus belles pages écrans de cet événement : Maryse Hache.
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Où rien, plus rien ne pèse

— le poème, poème parce qu’il est cette expérience qui vise à atteindre au-delà des mots un absolu que la langue postule (et peut-être bien même ce vide aussi, que la langue postule) seul capable de travailler sur l’innommable, quelquefois innomé. Quittez, en laissant vibrer —

quittez sans doute, mais quittez en laissant vibrer — un visage approché ou bien une rue, un jardin traversés le temps au moins d’une lecture où rien, plus rien ne pèse.

             en tremblement de lignes

                        et collusion des suies
                        par masses
                        légèrement
             infiniment tiennes et

                        nourries d’éloquence,

             Cendres tirant sur le bleu*



Déborah Heissler


*André du Bouchet, Cendre tirant sur le bleu et Envol, Clivages, 1986. Réédition en 1991.

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à Maryse Hache. 

tu ne sais rien de l’effondrement
tu ne sais rien de la lumière
tu ne sais rien de la vie

je te dis
la vie est à vivre sans la savoir

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