La bagarre
Je suis tombé du tabouret. Je me suis levé. Le type s’est
levé aussi. Je lui ai mis mon poing dans la gueule. Il est tombé. Je lui ai
donné des coups de pied dans la gueule. J’ai vu il y a eu du sang. J’ai pris
une chaise sur le crâne. Ça m’a fait m’écrouler. J’ai ouvert les yeux. J’ai vu
des types, beaucoup de types, se foutre dessus. Je me suis levé en me tenant la
tête. Je suis allé au comptoir. J’ai chopé une bouteille. J’ai bu une rasade du
whisky. Je me suis retourné. J’ai foncé dans le tas. J’ai attrapé un type par
les cheveux. Je lui ai foutu mon genou dans les dents. Et puis dans le nez.
J’ai lâché. Il s’est écroulé. Sa gueule c’était plus grand chose. On m’a foutu
un coup de poing dans l’oreille. J’ai valdingué sur deux types. On est tombé.
Je me suis relevé. J’avais des sons dans l’oreille. des sons aigus. J’ai pas su
qui avait tapé. J’ai foncé sur un gars qui cognait un type au sol. Je l’ai
plaqué. J’ai tenu son crâne à deux mains. J’ai mordu l’oreille. il m’a
repoussé. L’oreille est restée dans ma bouche. J’ai craché. Le type m’a sauté
dessus. Il avait des poings comme des bûches. Il m’a coincé. Il m’a roué de
coups dans la gueule. Un type a valdingué. Il a emporté le gars qui me
tabassait. Je me suis levé. J’ai trouvé un fond de bouteille. Je l’ai pris. Je
l’ai foutu dans la gueule du mec. Il a crié. Il a crié. Je lui ai donné un coup
de pied dans la gueule. Il a plus moufté. Je me suis retourné. Il y a eu des
types qui tenaient un seul mec. Et un qui lui bourrait le ventre de coups. J’ai
foncé sur les types en ouvrant les bras. On est tous tombé. J’ai donné des
coups au hasard. J’ai senti deux mains qui m’ont tenu au crâne. Elles ont cogné
contre le sol. Ça m’a écrasé le front. J’ai plus vu. J’ai plus entendu. Les
mains m’ont lâché. J’ai senti une lame se planter entre mes omoplates. J’ai
crié. J’ai crié. Je me suis levé. J’ai pas réussi à enlever la lame. Il y a eu
un type qui s’est planté juste devant moi. Un petit type tout sec. Il a eu la
gueule en sang. Il a crié. Il a eu les yeux qui brillaient. J’ai vu ses dents
elles étaient rouges. Je lui ai mis mon poing dans la gueule. Il s’est écroulé.
Je me suis jeté sur lui. Je lui ai démonté la gueule. J’ai senti qu’on remuait
le couteau dans mon dos. Ça m’a fait mal. J’ai crié. J’ai crié. Je me suis
retourné. Ça a été une femme. Elle a hurlé que j’arrête de taper sur le type.
Je l’ai attrapé par les cheveux. Je lui ai éclaté la tronche contre une table.
Elle s’est écroulée par terre. Le type il a plus bougé. Il y a eu des
détonations. Mon genou a explosé. Je suis tombé. J’ai regardé. C’était un
enfant il avait un flingue. Je l’ai insulté. J’ai vu un gars qui lui a pris
l’arme. Il a pointé l’arme sur la tête de l’enfant. Il a tiré. Le môme est
tombé. J’ai rampé sous une table. Il y a eu d’autres coups de feu et puis une
grosse explosion. Je me suis réveillé dans le jour. Il y a eu d’autres types
allongés à côté de moi. On a été sur des lits dans un champ. C’était un hôpital
qu’on avait installé à la va vite à côté. Il y a eu un gars. Il s’est levé. Il
est venu vers moi. Il m’a foutu un coup de poing dans la gueule. Je l’ai
attrapé au couilles. J’ai serré de toutes mes forces. Il a crié. J’ai arraché
un barreau de la tête de lit. J’allais lui enfoncer dans le ventre quand un
type s’est jeté sur nous. Je suis tombé du lit. J’ai distribué les coups au
hasard
Julien Boutonnier, oct.2015