Le cheminement de l’homme n’est pas clair

Le cheminement de l’homme n’est pas clair. Il trouve toujours une contre-allée que personne n’a jamais osé emprunter. Près de la route à double voie, un bout de bitume étroit sans trottoir où circulent des voitures à vitesse rapide. Il marche sans conscience du danger ; torero des machines, il esquive la tôle et le passé. Son regard suit un horizon concave. Il semble traverser un univers dépourvu de dimension. Depuis qu’il sait que la vie ne donne plus de sens, chaque impasse est une nouvelle route possible, chaque passage interdit un sourire à voler.
  • 26.3.21

Sous un saule pleureur

Sous un saule pleureur
Parfois le banc l’accueille
Avec son bois tendre
Sa peinture écaillée
L’homme aux grosses joues
Allongé dort à poings fermés
Soulevant à peine son ventre
Le vent va et vient dans l’arbre
Fait plier de vieilles ramures
Qui viennent à son nez le saluer

  • 21.3.21

Parution de « Les heures creusent » aux @EditionsDuCygne

Heureux de vous annoncer la parution de mon nouveau recueil aux éditions du Cygne : Les heures creusent.

Si on le retourne, on peut lire :

« Les heures creusent : ce sont des heures de veille dans un open-space dédié à la supervision du trafic et à l’information des voyageurs pour une grande entreprise de transport. Le temps passe lentement au rythme des départs, des arrivées et des retards. Les bureaux agencés en cercle constituent le plateau d’employés et tout autour, les pensées de chacun s’entrechoquent, quelque part, ailleurs. Les heures creusent ici le poème pour tenter de restituer ces errances »

Le livre est disponible en commande auprès de votre libraire préféré ou chez l'éditeur ici > http://editionsducygne.com/editions-du-cygne-heures-creusent.html
 
74 pages au format 13 x 20 cm broché

ISBN : 978-2-84924-648-1 - 12,00 euros




 
  • 18.3.21

Comme s’il écrivait

L’homme souvent divague
Sur le chemin tremblant
De tout son excédent de vie
Il marche tête oblique
Dans un sens puis l’autre
Comme s’il écrivait
En comptant ses pieds 
La mémoire saturée
De pattes de mouche
  • 10.3.21

L’homme peint dans sa mémoire

L’homme peint dans sa mémoire
Des souvenirs pleins de couleurs
Au passage des courbes lentes
D’un soleil tombant de la colline

Un rien de mélancolie lui sourit
De la place où il se tient debout
Le vent dans les arbres mauves
Déplie les draps de la dernière heure 
  • 6.3.21

Rumeur de cailloux

Dans la gorge une rumeur de cailloux
L'homme avance penché sur la route
Du ballast à mâcher entre les dents
Il pleut entre ses râles longs
Le chemin de pierre devient boue
Un long passage d'eau dans les ravines
De quoi laver l'intérieur du piège

 

  • 2.3.21