Clair comme l’eau du puits

16.8.19

Entre deux orages d’été, par un temps de serpillère mouillée, tu rinces le trottoir d’une eau claire tirée d’un puits imaginaire. Tu redresses les géraniums ébouriffés par le vent, jettes sur eux un regard de compassion. Le rouge fané des fleurs chamboule tes rêves. Le ciel en colère renverse l’horizon. Te voilà le cœur javel, les pieds dans l’eau et un grêlon coincé dans la gorge, à ressasser le beau temps d’hier et les harmonies du ciel.

Un voile dans les yeux, tu fixes l’arc-en-ciel dans le caniveau. Tu balaies les scories d’un passé qui persiste à fixer les couleurs de manière identique. Le trottoir sera bientôt sec et ne reflètera plus rien que le vide de tes pensées désordonnées. Le grêlon tombera dans ton ventre et fixera le fiel. Jusqu’au prochain grondement où l’espoir reviendra, clair comme l’eau du puits.

05/07/2014

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