Ma rengaine
3.8.09Et s’étirent les jours sur cet été en demi-teinte. Je voyage dans ma tête à défaut de pouvoir m’exiler vers des destinations de villégiature. La vie est mégère, elle me pousse à me plaindre sur mes vacances statiques. Que nenni, puis-je lui répondre. J’ai à portée de mains tout plaisir du bon estivant aoûtien. Mer, plage, sable fin (ou presque), divine rareté pour ceux qui, le reste de l’année est fait de bétons et de grisailles. Pourtant je ne peux me résoudre à apprécier cette période qui toujours m’impose ses choix, et en particulier, celui d’être détaché et léger.
En définitive, je crois que je n’aime pas les périodes convenues où tout le monde doit se rattacher à la même humeur. Celle que l’instant préconise. Etre jovial et familial à Noël. Se réjouir du lendemain quand vient la St Sylvestre. S’émerveiller du premier bourgeon au printemps. Se contraindre au souvenir quand Toussaint survient etc. Certains diront que je râle trop, que j’exacerbe, que je jure comme un putois usant de tous les noms d’oiseaux. C’est ma façon d’exister, mon besoin d’identification. Inévitablement, je me rebelle. C’est là, ma rengaine de vie : prendre le contre-pied des tendances de saison. C’est agaçant.
Souvent après ces réprobations internes insignifiantes, je me range, bien sagement, reformaté dans les cases, comme les fameux ovidés immortalisés par Panurge. Par cet instinct grégaire, les jours finissent par ne plus s’étirer et les heures se meuvent dans une large et longue platitude.