Il est
28.9.11
Il est des anxiétés modernes, des conserves ouvertes dans la gorge qui empêchent de déglutir, qui collent la salive sur les dentelures, qui saignent à blanc le dedans. Il est des toxiques qui ne se voient pas, des métaux étrangers et lourds dans des corps qui ne devraient pas les supporter. Il est des substances illicites auto-fabriquées, des croisillons de plomb qui assèchent les mots et lestent les silences. Il est des récurrences qui coincent aux encoignures, qui heurtent l’ego et renfrognent l’orgueil. Il est des boites ouvertes, pandore violée, qui sécrètent discrètes des acides ferreux que ne se déglutissent pas, qui collent aux parois en vert de gris dans le sang et dissolvent ce qui reste de sel de vie. Il est des petites pourritures rouillées qui, à force de cisailler la glotte, font s’évanouir la vérité, dénier les blessures et incorporent des cicatrices purulentes dans l’avalement des choses.