Aspérité

12.4.16

Comme une aspérité, une parenthèse muette qui enferme un vide. Une occlusion interne, un point d’arrêt pour réfléchir, se voir de l’intérieur. Le solitaire veut voir clair et dans cette profonde excursion, n’aperçoit que le sombre. Pas du noir mais du voilé, c’est un gris abscons.

Comme une aspérité, navigation à vue, près d’un récif, la peur oscille entre les bornes. Elle dessine l’axiome d’une bouée jetée à la mer – grande, opaque et vide – qui doit ramener au bord, ramener au début, avant l’ouverture de la parenthèse. Mais la balise perd la tête et l’hypothèse se grippe, file comme un savon entre les doigts.

Comme une aspérité, un écueil sur l’embarcation, mélange rugueux sur folle digression, tempête sous un crâne. Et le frêle esquif disparaît, clôt l’assertion d’amertume et continue au large sans savoir, ni pourquoi, ni comment.

Dans le même tiroir