Ronde éternelle

28.9.19

Assise sur un banc, parc Clémenceau, une jeune femme regarde une série sur son téléphone. Tête baissée sur l’écran posé sur ses genoux, écouteurs dans les oreilles, rien ne vient perturber l’histoire qu’on lui raconte.
Pendant ce temps, un garçon hissé sur un vélo trop grand pour lui fait le tour du petit parc en empruntant les allées de sable. Il tourne sans fin, passe et repasse devant la jeune fille imperturbable.
Non loin de là, trois hommes dorment sur la pelouse, sacs à dos en guise d’oreillers. Eux aussi sont tranquilles et hermétiques aux passages du vélo dont les pneus trop neufs crissent sur les gravillons.
Dans cette ronde que l’on aimerait éternelle, le garçon semble être le seul à tenir le monde. Ainsi tournant de plus en plus vite pour en alimenter le cœur. Les autres sont ailleurs, éléments en gravitation, perdus dans quelques séries de rêves oux rebondissements narratifs inconnus.

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