Car l’endroit où je t’ai perdu devient un rendez-vous

15.3.20

Car l’endroit où je t’ai perdu devient un rendez-vous. Je m’y rends chaque matin pour trouver le début du jour. J’y vois les traces de tes pas, même si le vent et les pluies les ont depuis longtemps effacées.
J’y sais ta présence, ton saut dans les herbes hautes. J’y sais la perte et le retour, l’absence de ton corps et l’aura de ton âme.
Rien ici ne tient de Dieu. J’ai trop de mémoire et peu de foi. Mais, l’endroit a revêtu tes habits. Je peux y sentir ton odeur, presque y toucher ta peau : peau de terre, sable de tes mains, herbes rases de tes cheveux sous un ciel haché de nuages comme une couronne d’épines.

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