Les nuits d’été, je reste assis aux abords du champ

4.3.20

Les nuits d’été, je reste assis aux abords du champ. Je regarde les herbes frémir. Je respire à leur rythme qui est aussi celui des bêtes. J’attends le lever du soleil qui réveillera le souvenir.
D’abord, une couche de brume puis les premiers rayons viendront raser l’horizon et formeront sur le champ la coiffe d’un nouveau jour.
Je reste là pour le charme de la mélancolie. Ce moment où la joie rejoint la fatigue, où mon cœur oscille entre chagrin et bonheur.
Je ne sais plus si j’ai dormi.
Les heures me paraissent comptées comme si être là, à l’affût sur la plaine comme un loup attend sa proie, était désormais ma seule raison d’exister.
Lorsque le soleil a fini de peigner les herbes les plus hautes, alors je m’endors.

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