Rien de vraiment important mais je le garde

11.9.21

Partir c’est mourir un peu. On dirait un vers de poète. Et c’en est un d’Edmond Marie Félix Haraucourt. Voilà pour l’emprunt, il ne m’en voudra pas ;  il est mort, beaucoup. 
Déménager c’est mourir un peu. Aussi. Parfois. Faire mourir ce qui finalement ne marchait pas droit., ce qui déjà faisait mourir un peu. Passer à autre chose, faire taire les angoisses et recommencer. Mais voilà déménager, c’est se souvenir beaucoup. Ressortir les vieux cartons, dissiper la poussière, souffler sur des jours anciens, tomber sur les mots doux de l’aimée, rester là devant comme un imbécile, mourir des yeux en laissant tomber un peu d’eau puis déballer beaucoup ce qui reste, ce qui revient, ce qui ne sera plus. 
Partir c’est mourir un peu. Edmond a raison. Retenir ce qui part n’est pas la meilleure façon de vivre. Laisser aller tendrement  en gardant plein de cartons dans le cœur : rien de vraiment important mais je le garde.

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