L'homme de peu X

6.1.22

X

Tu es né sur des terres pauvres
au bord de pentes escarpées,
un précipice sous tes pieds,
ton corps dans l’équilibre,

le regard au loin sur les plaines
comme un paradis impossible.
Tu as vécu dans cet espace ténu
entre la chute et l’envolée,

l’impotence et l’éclat,
le corps secoué de mélancolie,
l'épuisement pendu aux lèvres
sans y céder complètement.

La lutte était ton chemin
sans penser l’abîme et le vertige.
À marcher sans passion
dans le creux des fièvres,

tel un automate sur des rails,
tu as tracé un réseau
de lignes faibles sans angles
où mesurer la mémoire.

Reste la carte des pas
sur la falaise de l’homme de peu
à qui tendre une corde
pour sauver le souvenir

de l’éboulis des rêves.

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