10 minutes, place Saint-Denis

26.11.22

Je descends l’avenue
à moins que ce soit elle 
qui glisse sous mes pieds.
L’air est confus.
Le ciel énorme.
Les réflexes du pavé
sont incohérents. 
Je rebondis.
La rue est un matelas
gonflable, énorme 
comme le ciel.
Je fais des sauts
dans la rue qui prend
le ciel pour un matelas,
qui prend mon corps
pour un élastique.
Je micro-saute,
micro-bonds
après micro-bonds :
le bout de l’avenue,
une place, un café.
La place Saint-Denis.
Son café.
Sa terrasse.
Les gens assis là
boivent du carbone
alors que je rebondis.
Je prends la place
à moins que ce soit elle
qui me prenne.
La place est énorme.
Le bar est énorme.
Le bar se prénomme BABAR.
Le bar gonfle, gonfle, gonfle.
Je remonte l’avenue
à moins que ce soit elle
qui me remonte.

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