10 minutes, rue des clignotements

17.12.22

Tout ça est encore très fragile. 
Un rien instable roule dans la rue.
Je vis impermanent sans brusquer. 
Passe sans m’apercevoir
dans les vitrines. 
Je suis une note de bas de page.
Un renvoi que personne ne lit,
on ne lit pas les sous-textes. 
Je suis la marche de la rue 
ses trompettes de fête,
trouant les fenêtres,
ses costumes de lumière
qui jurent sur les murs jaunes. 
Je suis un bruit de la ville
parmi d’autres et ça me va.
Même si tout ça
est encore très fragile.
Mes pas et les secousses. 
La ville et ses clignotements.
On pourrait tout éteindre, 
à tout moment,
partager le noir du ciel,
marcher sur les oiseaux. 
Je déambule et poursuis
la lumière,
cette mauvaise herbe
sur le pavé qu’un pigeon
prend pour de la mie.

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