Michaux, c’est pas de la tisane

22.12.22

J’attends pour passer d’un auteur à un autre. Il faut que ça infuse comme un thé ou une tisane. L’image de la tisane sur l’instant me paraît la plus adaptée. Je pourrais aussi parler de paysage, il me faut du temps pour passer d’un paysage à un autre.
Ainsi, je suis avec les livres d’Henri Michaux depuis plusieurs semaines sans pouvoir m’en départir. Le paysage est tellement foisonnant que les autres livres entrouverts me tombent des mains ou n’infusent pas, me font l’effet d’une mauvaise tisane qui manque cruellement de singularité, une tisane bon marché, trop acidulée ou trop banale. Parfois même une tisane d’imitation, de celles qu’on peut trouver en grandes surfaces, dans toutes les grandes surfaces. Mais j’arrête ici la comparaison tisanière, Michaux prenait des substances beaucoup plus sympathiques et euphorisantes que le tilleul ou la camomille. 
Bref, tout ça pour dire : lisez Henri Michaux ! Je l’avais jusqu’alors uniquement feuilleté et je regrette bien ce retard, cette paresse. Même si je m’efforce aujourd’hui de rattraper tout son paysage.

Dans le même tiroir