Ce matin rouille

5.2.23

Rouille. Ce matin, rouille.

Elle est descendue du lit, a enfilé son pull, ce vieux pull rouille qui lui sert de haut de pyjama, de robe de chambre, il est court mais lui couvre quand même les cuisses. Il est élimé, ça bouloche mais elle l’aime bien, il n’a rien perdu de sa douceur. Une maille de laine parce que la maison est fraîche, le matin.

Durant la nuit, elle baisse la température de ses radiateurs. Alors, au petit jour, le pull rouille, elle aime bien le retrouver sur le fauteuil crapaud. Les pieds nus sur la carpette, elle l’enfile machinalement. C’est un rituel de l’hiver, s’étirer tout en essayant de ne pas sortir les bras de la couette, se frotter les yeux, lâcher une bouche ouverte au jour qui filtre des volets et pieds nus, carpette et rouille.

C’est rassurant ces gestes quotidiens, rien qu’à soi, avant que ces deux enfants ne s’éveillent, crient, chahutent, dissipent la rouille dans laquelle elle aime s’envelopper.

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