La robe rouge de juin

11.6.23

Elle a mis sa robe rouge de juin. On dirait vraiment que la robe est pour juin. Pas pour un autre mois, mais pour l’autre. Celui qu’elle attend. Qui ne doit venir qu’en juin. Longue, la jupe. Longue, l’attente de l’autre sur le balcon.
Elle porte sa main à la bouche, ronge ses ongles. Elle porte les doigts nus. Je veux dire qu’elle ne les a pas peints. Elle s’est dit que le rouge de la robe suffisait.
La lumière est là sur le balcon. La lumière attend, aussi.
Elle fume beaucoup pendant l’attente. Une, deux ou trois cigarettes, je ne sais plus. J’en ai perdu le compte. Je me concentre sur le rouge de la robe, sur le rouge de l’attente et les copeaux d’ongles qui tombent.

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