Turbulent

1.7.23

Le jardin public est turbulent. Sur les bancs, on évoque les émeutes de la nuit. Une meute de chiens aboyant semble prendre part à la discussion. Un des propriétaires les calme à grands coups de pied dans l’échine. Ça couine puis c’est un jeune homme qui prend le relais avec le son d’un rappeur jaillissant de son enceinte connectée. Les basses font bouger les lèvres de la dame assise sur le banc opposé. Le jeune homme est rejoint par ses amis ; ils se rangent autour de lui et se déhanchent en rythme. 
Le jardin public est turbulent, ce matin. J’écrase le mégot que ma voisine de banc a jeté avant de partir. Je reprends mon livre. Les chiens recommencent à aboyer. Leurs maîtres crient. La femme aux lèvres qui bougent est partie sans que je m’en aperçoive. Elle a fini par se lasser du son syncopé de l’enceinte. Il tombe quelques gouttes de pluie entre le soleil et le jardin. Turbulent.

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