Sous le tilleul

11.8.23

Ce n’est pas le tilleul avec ses feuilles taillées comme des larmes qui fera bouger les choses. Des dizaines voire une centaine d’années qu’il est là et n’y pourra rien changer. Le temps est ovale, aussi bondissant qu’un ballon de rugby. Il roule cahin-caha pour se perdre entre des poteaux lointains. 
Tout appliqué à écrire ces lignes, le tilleul me parlant tout bas, avec la sagesse que l’on prête aux arbres, je ne l’ai pas vu passer, le temps. Quatre phrases ont suffi à me faire oublier mes ruminations matinales qui avançaient redondantes et trébuchantes. C’est peut-être et avant tout pour cela que j’écris : oublier le temps.

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