Morning

31.10.15

Chaque jour, je cueille une image du matin, je légende « morning » qui veut dire bonjour, qui veut dire matin, qui veut dire bonjour et matin. Bonne venue au jour et tous les jours, le jour vient.
Chaque jour, je poste l’image sur instagram, l’attache à d’autres qui peuplent les jours, qui hersent les bons jours comme les mauvais.
Chaque jour, la lumière est bleue de ciel ou ocre de sable, mordorée d’hésitation ou satinée de vanité. Sale ou propre, elle se plaît nue au jour sans filtre. Elle s’allonge entre mon oeil et l’objectif, fixe un instant du trop tôt, un instant où je suis si peu né à la vie.
Chaque jour, la mer me tend un bras, toujours le même comme si elle voulait que je m’enroule autour, qu’on descende ainsi embrassés les rues pavées et glissantes des jours de pluie.  Sous les toits qui masquent, je sens la force de sa marée tranquille, le sang de sel qui m’irrigue aussi bien que la fureur qui sourd de son grand large.
Chaque jour, je fixe la ligne, la dernière avant l’eau, avant la plage et ses apprêts, avant l’inconnu des profonds. Je ne vois pas, je ne sais pas le mystère qui pointe au-delà de l’horizon. Un jour peut-être, un oeil me le délivrera.

Une photo publiée par Christophe Sanchez (@chsanchez) le

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