Tout à nos cendres

9.3.19

Au bord du feu, un large cercle de cendres dans lequel s’éteignent nos espoirs. Que nous formions encore un brasier au creux de nos mémoires nous dit combien il reste de souffle. Douce joie d’être assis l’un à côté de l’autre pour toujours fournir le feu, bien malgré nous. Un espoir meurt, un autre naît. On sait que la vie ne parle qu’à nous. Ta main l’attise, tu jettes des brides de mots, sans articuler, alors que je t’observe toute à ton travail d’exister. Tu fais de même quand j’empile le bois, que mes paroles ressemblent à ces bûches prêtes à brûler.
On mêle nos corps au feu depuis si longtemps qu’on a la certitude d’avoir des ressources éternelles. Dans nos yeux, brillent des pièces d’un métal brûlant et inconnu ; tison sans aucune valeur sinon celle qu’on lui donne. Jetons les espoirs un à un, renouvelons les cendres – nourrissons sans cesse le feu, il nous régénère.

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