De l’enfance, je retiens les longs dimanches près du feu de bois

15.11.20

De l’enfance, je retiens les longs dimanches près du feu de bois. La chaise de paille à la large assise et le père courbé au tisonnier. La mère loin à la couture affairée, un œil sur l’aiguille, l’autre sur le chas de nos pensées. Le silence qui fait des mailles, du salon au crépitement des flammes et nos regards perdus dans la danse hypnotique du feu. Couleurs de la langueur. Du bleu long au jaune court, du rouge à nos joues au tas de braises naissant. Nos corps près de la cheminée à chercher la chaleur qui nous manque. Les va-et-vient du patriarche pour alimenter le foyer de bûches toujours plus grosses pour que jamais ne se tarisse cette joie contenue, pour que jamais n’adviennent nos cendres froides tant redoutées.

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