L'homme de peu V

27.12.21


Animal agité par la mort 
que ton corps ne craint plus, 
tu es l’âme de peu qui traîne 
nos regrets comme des grelots. 

Esprit éveillé aux autres,
débarrassé des doutes,
tu parles et nous cherchons
à savoir si tu renais

du babil délicat de l’oiseau
ou du nuage né de l’effroi du ciel,
de nos peurs changées en espérances
ou de nos manques inavoués.

Sous le soleil qui trouble la terre,
dans l’éclat qui éclaire la feuille,
à travers la peau des rivières,
on se prend dans les remous de ton chemin.

Là-haut tape trop fort nos visages,
dissimule nos pensées abruptes.
Alors tu remets lentement à la brume
les questions et l’avenir des saisons

sans que l’on sache où tu vas.

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