L'homme de peu VI
28.12.21VI
Tenu par des berges invisibles,
La terre nourrit ta présence,
elle seule donne récit
des temps où tu étais jeune
à chercher la mûre parfaite
sous les ronces de l‘arbre,
à épier au-dessus des toits
le meilleur ciel à saisir,
en quête de l’azur sublime
capable de soigner la plaie,
d'être source où s’abreuver
pour calmer la souffrance.
Fatigué de tendre la nuque,
tu as baissé les yeux,
de nuées recouvert le chemin,
(toi qui voulais le ciel sans nuage)
Tu es resté le bouffon d’une chimère,
pieds rivés au plancher des bêtes,
des pauvres et des vassaux.
Tu as vécu le manque,
un seul bleu sillant tes veines
pour toute idée de la beauté
d’être au monde des vivants,
sujet des seigneurs qui élaguent
le rêve à la serpe des promesses.