L'homme de peu VIII
2.1.22VIII
Près de vieilles braises,
dans les histoires séculaires
que s’échangent les arbres,
tu deviens une réminiscence.
On te rencontre dans les passages,
dans l’ombre tu es l’éclair entre le ciel
qui borde les chemins de vignes
et le mouvement des récoltes.
Dans des caves mortes de moisi,
vieux bourru perdu dans son bleu,
tu croises le fer avec des fûts remplis
de vin comme ta vie à sang.
Ça sent l’alcool, le pif de l’oubli,
on se souvient de toi exsangue,
de ces jours trop pleins amassant
une lie de fièvre sous les paupières,
hagard dans les travées noires
où se pressent les dérives,
la conscience prisonnière
du fruit et de la vis sans fin.
Le bois des tonneaux gonfle l’esprit,
la fatigue reflue par vagues longues
à la faveur de plusieurs verres de rêve
qui deviennent vite goulot à la bouche
pour tenir la vie hors de toi.