La femme au balcon XLVIII

19.5.22

Un chien aboie depuis six heures ce matin. Pas un aboiement plaintif, ni un appel à la mort mais un jappement d’attente, en mode warning comme s’il cherchait à attirer l’attention, patiemment. Un chien sur le bas-côté de la rue. En double file dans le petit matin avec un aboiement par minute. Sans que l’un ne soit plus haut que l’autre. Pareil à un métronome, le son tape sur les murs, rebondit dans la rue et revient faire le même chemin. Tempo, constance, acharnement, patience. Qu’attend-il ? Son maître, sa maitresse qui ne se décide pas à se lever ? Le jour qui fuit à peine entre les derniers trous de nuit ? A-t-il peur ? Qu’attend-Il ? 
La femme au balcon sort à sept heures pour sa première cigarette. Elle boit tranquillement son café. Le chien n’aboie plus.

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