Chère application - 4 juillet

4.7.22

Chère application 

Lundi 4 juillet. La mer a des reflets d’argent, chantait Charles Trenet. 
Si j’essayais de les compter sur la mer calme du port, j’en dénombrerais des milliers. On entend même les pièces de monnaies qui tintent dans les mâts des bateaux. L’argent, je l’ai vu de près sur cette plage privée où nous nous sommes installés. Toutes sortes de monnaies, d’échanges sans contact avec nos cartes ou nos téléphones. Ça faisait bip bip sur les transats pour une bouteille d’eau, une bière, un cocktail ou un petit encas. La plage a des reflets d’argent à quinze euros le matelas. 

Lundi 4 juillet. Il y avait parasols, restaurant, table de massage. Bip bip. C’était bien. Cher mais bien. Il y avait des gens aux couleurs de l’été, quasi nus sous leur portefeuilles, les pensées au repos. Il suffisait de tendre le bras pour être servis. Bip bip. On pense alors qu’on a de la chance de pouvoir se payer ça, de jouer avec les reflets de l’argent comme un selfie permanent dans lequel on n’arrête pas de se mirer. On se voit danser le long des golfes clairs. On n’a que ça à livrer. Bip bip.

Lundi 4 juillet. 
« Si j’essayais
de te livrer autre chose,
une chose m’étant externe,
tu ne saisirais pas 
que le pire de chacun
peut être, finalement,
un accident d’espoir. »
Anne Sexton

À demain, chère application.

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