La femme au balcon LVII

8.7.22

Le marteau-piqueur s’est arrêté à seize heures trente. Le marteau-piqueur a laissé derrière lui un silence en forme de soulagement. Il m’a semblé entendre la rue soupirer d’aise. Le marteau-piqueur à cet instant nous a fait du bien. Ça fait du bien quand ça s’arrête. 
Seize heures trente, c’est le moment qu’a choisi la femme au balcon pour sortir. La femme au balcon est au marteau-piqueur ce qu’est le silence après le marteau-piqueur. Elle fait du bien. Les fenêtres autour ont suivi le mouvement, se sont ouvertes comme des joues qui remontent pour laisser filer un sourire. La femme au balcon a souri aussi, je crois, puis elle a dit à son garçon qui maintenait encore fortement ses mains sur les oreilles : « Le marteau-piqueur est parti, c’est bon. Il ne reviendra que lundi, maintenant. »
À la radio, est passé un Nocturne de Chopin. J’ai monté le son pour fêter ça.

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