Chère application - 9 juillet

9.7.22

Chère application,

Samedi 9 juillet. Le matin a la parole mais n’en fait rien. Rien à dire. Alors je parle à sa place. Je brûle les minutes au son des oiseaux. J’ai faim alors je fume. J’ai soif alors je bois du café. Mes gestes sont lents. Encore engourdies, les pensées cherchent une échappatoire. Toujours. Ne pas les laisser seules décider. J’ai la parole.

Samedi 9 juillet. Ça stridule sur les balcons. Une cigale perdue dans la ville a trouvé refuge dans un vieil arbuste défraîchi. Elle a le chant. J’en suis dépourvu. Elle en fait des tonnes, couvre le cri des oiseaux. Le voisin se lève. J’entends se déclencher la ventilation de sa salle de bains. Ça fait un bruit de manivelle. Je remonte la nuit. La cigale se tait. Les oiseaux se recouchent. Je laisse la parole. 

Samedi 9 juillet. 
Prises dans la lumière des phares,
les angoisses ont du ressort
pour sauter sur le bas-côté du chemin. 
Je brûle les mauvaises herbes. 

À demain, chère application.

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