Chère application - 16 août

16.8.22

Chère application,

Mardi 16 août. Le ton monte entre la cafetière et moi. Je me demande quel est le plus réveillé des deux. Elle me prend de haut avec ses boutons qui clignotent. M’envoie des signaux contradictoires. D’abord rouge puis vert. J’appuie pour obtenir un café long. Elle souffle, monte en pression, démarre puis à nouveau rouge, s’arrête. Je suis le plus réveillé, je vais l’avoir. 

Mardi 16 août. J’essaie de contourner sa mauvaise humeur. Je l’ignore un instant. Fais autre chose. Et par surprise, j’appuie avant qu’elle n’ait eu le temps de me voir arriver. Souffle, pression, rouge. Grondement. Arrêt. Un semblant de café goutte de son nez et forme un dépôt marron clair dégoûtant au fond de la tasse.
Je souffle à mon tour, la regarde méchamment et ni une ni deux, la débranche complètement, violemment. Sa prise électrique pend au bord du vide, tous ses feux sont éteints, elle a l’air morte. Je m’en veux d’une telle violence. 

Mardi 16 août. 
Je rebranche.
Clignotement long.
Rouge. 
Séquence de nettoyage. 
Clignotement long. 
Vert.
J’appuie. 
Un café long coule, dense et onctueux. 
Je m’en veux toujours un peu. 

 À demain, chère application.

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