Le miroir des autres 23

21.12.22

Le miroir des autres s’allume à n’importe quel moment de la journée. Les heures à l’intérieur n’ont pas de durée fixe. Le temps n’y est pas stable mais les autres ne semblent pas perturbés par cette distorsion.  

Les scènes dans le miroir se déroulent dans un anachronisme à plusieurs étages. Le reflet de Fleurine dans la vitrine de la boutique est récent mais pas d’aujourd’hui. Les pas de Théophile dans la rue d’en face sont antérieurs au temps de Fleurine. Une dizaine d’années, je dirais. Quant au discours de Philémon, il ne résonne pas de ce siècle, ni de celui de ses camarades. 

La journée glisse sur le miroir comme de l’eau. Certaines gouttes rejoignent le bas du miroir rapidement. D’autres se figent, piégées par quelque poussière qui ralentit le temps. Cela forme un ballet agréable, une buée permanente entre mon reflet et la vie des autres. Je m’en accommode.

Dans le même tiroir