Google News Story 12/11/17

12.11.17

Prendre les cinq premiers titres du jour sur google news et tenter d’en faire une historiette.
Titres du jour à 9h44 :

  • Gérard Collomb : "nous sommes mieux armés qu'il y a deux ans".
  • Antoine Dupont : «J'aurais peut-être pu marquer».
  • À Barcelone, des centaines de milliers de Catalans réclament la liberté des «prisonniers politiques».
  • L'Insoumise Raquel Garrido se retire de la vie politique.
  • Un nuage radioactif, sans doute venu de Russie, a survolé le sud de la France.


GOOGLE NEWS STORY – 12 NOVEMBRE 2017


Antoine Dupont aurait peut-être pu marquer. Hier soir, c’était son premier match au sein de l’équipe de France de rugby, contre les All Blacks. Il aurait pu marquer un essai entre les poteaux mais voilà, il ne l’a pas fait.
Comme Antoine, nous sommes beaucoup à avoir le sentiment qu’à un moment donné, on aurait pu faire mieux, faire différemment, être meilleur. On vit avec ça. Et après on revisite les paroles ou les actes qu’on aurait pu dire ou faire. Soit on se trouve des excuses, soit on épouse le remords jusqu’à la fin de nos jours.

A un moment donné, Raquel Garrido, aurait pu être ministre voire premier ministre mais non, ça ne l'a pas fait – à six cent mille voix près, lui rabâche son mentor depuis des mois. C’est bête, elle aurait pu mais non. Désormais, elle quitte la France insoumise, préférant certainement se soumettre au faste de la télévision.

A un moment donné, la Catalogne aurait pu être indépendante. Peut-être que ceux qui sont devenus des prisonniers politiques auraient pu être ministres ou du moins, ces hommes et ces femmes auraient pu marquer le destin de leur pays. Mais, ils n’ont pas su transformer l’essai. Le pack espagnol s’est regroupé, a dansé le Aka dans les rues de Madrid et c’en a été fini des espoirs catalans.

A un moment donné, il y a deux ans, on aurait pu être mieux armé contre le terrorisme. Mais voilà, malgré les attentats de Toulouse, de Charlie et de l’HyperCacher, avant donc ceux du Bataclan, on n’a pas su regrouper nos forces, construire une mêlée suffisamment puissante pour bouter les terroristes avant qu’entre les poteaux, ils aplatissent le ballon et nos vies. Certes, depuis on a appris, pris des mesures en conséquence, gonflé nos muscles. C’est dommage d’avoir tant attendu, tout de même.

A un moment donné, en septembre dernier, une centrale nucléaire russe a connu un accident et un petit nuage radioactif est venu se balader sur la France. On aurait pu le savoir mais non, on n'a rien su. On ne l’apprend qu’aujourd’hui, alors que le nuage avance comme un rouleau compresseur piétinant nos pelouses d’air. On aurait pu vraiment le savoir, ce n’est pas son premier match au petit nuage. En 1986, il a déjà chargé après l’explosion à Tchernobyl, mais à l’époque, on a préféré dire que notre défense avait été plus forte, qu’on avait stoppé le petit nuage avant qu’il ne franchisse nos frontières.

A un moment donné, on aurait pu mais on n’a pas fait.
Allez savoir comment les choses auraient évolué si on avait fait autrement, si, parfois dans un quart de seconde, on avait décidé de prendre un autre chemin, guidés par notre foi ou notre instinct, sans calcul. Allez savoir où se nichent les regrets, quelle force ils ont, quelle culpabilité ils engendrent, comment se porte notre conscience avec tous ces ratés au regard de la violence advenue des faits.

On ne sait pas, on a droit à un seul essai.

Dans le même tiroir