La femme au balcon XIV

15.2.22

Le mur d’en face s’éclaire lentement. J’y vois chaque jour une lézarde de plus comme si la rue vieillissait à vue d’œil. Le balcon, lui, reste intact. Il est l’endroit où elle oublie les petits séismes de la nuit. Il est son refuge quand la pression se fait trop forte à l’intérieur, que les enfants l’agacent, que le manque étire sa peau jusqu’à en craquer et que de petits tremblements dans sa bouche appellent la cigarette. 
Le visage de la femme au balcon s’éclaire lentement. J’y vois chaque jour une ride de plus, bouffée après bouffée. Elle est devenue mon refuge. Je l’attends tous les matins, traque chaque changement de magnitude. Son corps, ses gestes sont devenus mon échelle de Richter, mon baromètre pour le jour qui vient.

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