Chère application - 30 mai

30.5.22

Chère application,

Lundi 30 mai. J’ai passé une partie de mon dimanche à lire Alain Marc Guillaume. Son recueil « Je vais jamais au cinéma » est un morceau de jazz qui tire sur vos oreilles et vous impose presque de le lire à voix haute pour faire vraiment swinguer les mots. Car ça danse et c’est pas du cinéma avec Guillaume. Je l’ai lu avec, en fond sonore, du Nina Simone. Ça balançait pas mal. J’aurai pu tout aussi bien mettre du Charlie Parker et inviter Bukowski sur mon canapé. On aurait siroté un whisky. On aurait été bien tous les trois. 

Lundi 30 mai. Je devais voir C. et A. hier soir. Je n’ai vu que A.
Sur le chemin pour venir chez moi, C. nous a fait une petite cascade à vélo en se balançant sur une voiture. Conclusion : elle a passé quatre heures aux urgences. Après avoir passé les radios d’usage, rien de grave. Elle est repartie avec des anti-inflammatoires et une minerve. 
Parfois quand ça veut pas swinguer, c’est la vie qui vous fait valser par-dessus les voitures. Elle a eu peur. Moi aussi. A. était inquiet aussi, bien sûr. On a partagé des pizzas et des bières pour calmer nos angoisses. On a essayé de rire en fumant clope sur clope. Il est reparti en filant sur le trottoir avec sa trottinette électrique. 
À une heure du matin, j’écoutais encore Nina Simone avec des pensées un peu cabossées. 

Lundi 30 mai. 
La nuit était peuplée de vélos 
de trottinettes qui roulaient vite
ça faisait tchik tchak tchik tckak
comme un concert qui n’en finit pas. 

À demain, chère application.

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