Chère application - 13 juin

13.6.22

Chère application,

Lundi 13 juin. Parler ici de ce qui occupe le moment. Même s’il est vide. Du ciel, de mon travail, de mes lectures. Vrai/faux journal ou simple défoulement de phalanges. En contrepoint, tu es là, chère application, sorte de seconde voix, de Jiminy Cricket perché sur mon épaule. 
À quoi ça sert ? À rien, certainement. Juste à masquer les failles, combler des manques. 
- Commence pas avec ta psy de comptoir !
- Oui, dévouée appli, tu as raison. Mais tout de même. 
La question de savoir pourquoi on écrit traverse tout un chacun. L’écrivain comme le simple diariste, scribouillard du dimanche. Alors, la poser ici sans vraiment y chercher une réponse. La poser pour se souvenir certains jours qu’il n’est pas utile de toujours écrire. 

Lundi 13 juin.  Le ciel boude, ce matin. Comme mon couple du balcon d’en face. Ils se sont disputés hier et depuis, comme dirait ma mère, c’est la soupe de mourre – le mourre étant un régionalisme signifiant le groin ou le museau d’un animal.
Un temps de cochon qui va se découvrir dans la journée, me dit la météo. Leur dispute aussi se découvrira. C’est certain. Et à ce moment-là, ils se demanderont pourquoi avoir boudé. Pourquoi s’être disputés ? Ils ne se souviendront plus. Alors, ils poseront ça là, sur le balcon, dans un sourire. Il n’est pas toujours utile de se souvenir. 

Lundi 13 juin. 
Il y a un problème avec les mots,
ils disent trop ou pas assez. 
Les laisser se reposer et trouver leur chemin - glisser, déposer. 

À demain, chère application.

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