Chère application - 19 juin

19.6.22

Chère application,

Dimanche 19 juin. Elles sont ma joie, ma fierté, mon sang, mes peines, mes peurs. Elles sont belles à en pleurer. Elles m’émeuvent, m’agacent, me contrarient, m’inquiètent, me quittent, me reviennent. Elle sont là tout près et si loin à la fois. Elles gagnent en sourire ce que je perds en solitude. Elles tournent dans ma tête avec leur frère comme électron libre. Elle brassent et du vent, et du cœur pour faire avancer ma pauvre barque.

Dimanche 19 juin. Je ne les vois plus, pas assez souvent. Je les perds, elles me gagnent. Je les suis, elles me poursuivent. Elles vont trop vite. Elles parlent une autre langue. Elle sont bien dans leur siècle. Je ne comprends pas tout de leurs vies. Elles se cognent, ne m’en disent rien. Se relèvent, je les accueille. Elles n’en savent rien. Je suis là à guetter leurs peines. Je me sens loin, impuissant à les aider. Je me sens proche, trop pour leur répondre en lucidité. Elles passent, battent des bras. Je les regarde s’envoler. 

Dimanche 19 juin. 
Hier soir, j’ai dîné avec mes filles. 

À demain, chère application.

Dans le même tiroir